Guide des clans de mages
Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 19

Le frère et la sœur se disputaient en bas des escaliers. Le chevalier avait disparu de la pièce. Mon frère était assis sur la première marche de l’escalier et semblait pensif. Le fantôme était toujours dans mon dos. Et moi je regardais la scène tout en continuant d’admirer la maison royale.

C’était vraiment différent de chez moi mais c’était tout à fait normal au vu de la différence de statut social entre nous.

De nombreuses peintures étaient accrochées sur les murs, beaucoup plantes baignaient au soleil qui passait par une immense fenêtre dans le plafond. On pouvait d’ailleurs admirer le ciel ensoleillé par l’astre lumineux qui descendait assez vite. Bientôt il disparaîtrait derrière les murailles de la ville.

A part la grande porte d’entrée du palais je n’en voyais que deux autres. L’une à droite des longs escaliers face à moi, et l’autre à gauche de ceux-ci. Bien qu’il n’y avait pas d’autres pièces fermées à la vue des visiteurs, quatre autres endroits étaient accessibles sans rien ouvrir. Je ne savais pas ce qu’il y avait mais ce devait être des salles de réceptions ou autres...

Mon regard continuait son voyage, parcourant et détaillant les portraits des anciens rois ou les sculptures qui se dressaient sur des piliers de chaque côté des portes et embouchures.

Le chevalier Léoni qui avait disparu quelques minutes plus tôt ne réapparut pas et cela ne semblait déranger personne. Mon frère se leva et sépara le prince et la princesse qui discutaient toujours de manière très élégante et appropriée à leur titre. Bien sûr cela n’était qu’ironique.

_ Ce sont vraiment les enfants du roi ? Questionna Kay dans mon dos.

Je jetai un coup d’oeil derrière moi et nos regards se croisèrent avant que je le reporte sur la fratrie. Contrairement à mon frère et moi, ces deux-là ne semblaient pas très complices, observai-je.

_ C’est lui qui a commencé ! Accusa prestement la jeune noble.

_ Tu plaisante, j’espère ! C’est toi qui a commencé avec la petite, rétorqua son frère.

La petite ? Il ne parlait pas de moi j’espère ! Nous avions le même âge ou presque ! Pensai-je.

Thalion se tenait entre eux, la tête dans les paumes de ses mains. Il s’étira et donna une frappe sur la tête de chacun des deux enfants que se chamaillaient.

_ Il n’y a pas de « C’est lui qui a commencé », avança le diplomate. Vous êtes tous les deux en tort. Liane, tu aurais pu ne pas faire ta peste pour une toute première conversation et impression. Et toi, Léandre, penses-tu sincèrement que ma sœur vous voit comme des personnes responsables, autant Liane que toi ?

Le dernier cité me lança un regard, observant ma réaction. J’étais juste bouche bée devant ce spectacle étonnant. En fait ce qui me surprenait le plus c’était la leçon de morale de mon frère. Non pas qu’il n’en donnait jamais, bien au contraire, mais qu’il ose en donner à l’héritière du trône et au fils du roi me laissait perplexe. Il devait sûrement bien les connaître et c’était sans doute pour ça que le roi avait envoyé un Saint-Chevalier pour nous escorter jusqu’ici.

En pensant à cette histoire, je me rappelais que Kay devait aussi nous servir de guide et protecteur pour venir à la capitale du royaume mais il n’avait pas servit à grand chose. Il faudra que j’en parle avec lui et Léoni pour savoir s’ils cachaient autre chose. Encore...

_ Désolé de t’avoir montré ça à nouveau. Ce n’est pas que nous ne nous entendons pas correctement mais, avant que tu n’arrives ma sœur m’a volé un objet et j’aimerais qu’elle me le rende de bon cœur, termina le prince Léandre en lançant un regard noir à l’accusée.

_ Quoi ? C’est toi qui m’a volé ma bague ! Je n’ai fait que la reprendre avec un supplément.

Léandre l’ignora et s’avança vers moi.

_ Tu es prête à te présenter devant mon père, sa majesté le roi ?

_ Absolument pas, murmurai-je toujours intimidée par ces deux membres de la famille royale.

Le prince sourit puis entama la montée des marches suivi de sa sœur, mon frère, Kay et moi.

Nous avions monté près d’une centaine de marches avant d’arriver devant une grande porte majestueuse au bout d’un large couloir doré. Des piliers soutenaient le plafond qui se tenait à plusieurs mètres du sol. A chaque pilier il y avait des gardes simplement armés d’une épée. Ils portaient tous des bottes noires, un pantalon noir et d’une veste échancrée dans le dos descendant jusqu’aux genoux. Il portait aussi un casque noir portant l’emblème du royaume d’Orane.

_ Ce sont les soldats de l’armée royale ? Chuchotai-je à l’oreille de mon frère lorsque nous nous arrêtions à quelques pas de la grande porte.

_ Oui.

C’était très impressionnant. Cependant il me faisait beaucoup moins d’effet que les deux enfants du roi.

La porte devant nous s’ouvrit et lorsqu’elle fut entièrement ouverte, une voix s’écria.

_ Votre majesté, le prince Léandre et la princesse Liane vous emmène Thalion et Anthéa Valberton ainsi que Kay Dystopi.

C’était la première fois que j’entendais le nom de famille de Kay. Il était plutôt déroutant. Une dystopie était loin d’être une utopie.

Alors que je pensais à ça une autre nouvelle voix intervint.

_ Bienvenue à vous, les enfants !

Il s’agissait d’une voix douce et grave. Il ne me semblait pas l’avoir déjà entendu pourtant j’avais l’impression du contraire.

Tous, sauf Kay et moi, s’avancèrent vers la provenance de cette voix. J’observais la pièce, aussi belle et majestueuse que le palais. Un trône siégeait à son bout et un homme très bien habillé était assis dessus. Sa couronne se tenait sur sa tête à la chevelure noir et grise. Le roi en personne était désormais à une vingtaine de mètres de moi.

Depuis que les portes s’étaient ouvertes je n’avais pas bougé et encore moins prononcé un seul mot. Figée, apeurée, angoissée, éblouie, épatée... Je sentis les mains de Kay se crisper sur mon dos, agrippant le tissu de ma robe.

Mon frère qui avait seulement avancer de deux trois pas avant de s’arrêter, sourit. Puis il referma sa bouche d’un geste sec. Je ne compris pas tout de suite et ce fut le fantôme planqué dans mon dos qui chuchota une phrase à mon oreille.

_ Je crois que tu as la bouche ouverte.

Prenant compte de sa remarque je refermai subitement ma mâchoire sous les yeux rieurs des personnes présentes. D’ailleurs je remarquai quelqu’un qui entrait dans la salle par un autre endroit.

Léoni, habillé de la même manière que les gardes royaux du couloir, marchait droit vers le roi en ajustant les manchette de ses poignets avec difficulté. Arrivé à la hauteur du roi et sans prêter attention à n’importe qui d’autre, il demanda à celui-ci de l’aider. Ce qu’il fit. Une fois cela finit, il courut vers moi et s’arrêta devant mon nez. A seulement quelques centimètres je pouvais sentir l’odeur émanant de lui, une odeur de vanille. Ses cheveux pas encore tout à fait secs et son sourire merveilleux le rendait encore plus beau qu’il ne l’était déjà. Mes joues chauffèrent et virèrent sûrement au rouge pour le plus grand plaisir du jeune garçon qui s’esclaffa.

_ Qu’est-ce que je disais tout à l’heure ? Plaisanta-t-il.

_ Tu es sérieux ? Le questionnai-je tout bas.

Il sourit et attrapa ma main pour me tirer. Le garçon derrière moi lâcha brusquement mes vêtements, surprit par la rapidité à laquelle Léoni m’avait fait avancer.

Il me fit avancer jusqu’aux enfants du roi qui se tenaient à trois mètres de ce dernier. Thalion avait avancé en même temps que nous et le fantôme nous avait suivi dans mon dos. Le roi nous regardait avec un sourire cachant un rire retenu. Sa prestance me força à baisser les yeux pour admirer de sol. Encore un sol blanc. Même si cela était normal, je ne pus m’empêcher de penser à cet homme à cheval qui m’avait parlé des gardiens. Puis à Léoni qui m’avait dit que c’était ce que j’étais sûrement. Puis au roi qui devait certainement avoir la plupart des réponses aux questions que je me posais sans cesse.

Toujours devant lui, Talion prit la parole. Il expliqua ce qu’il s’était passé depuis qu’il m’avait revu. A la fin de son presque interminable récit, le roi s’adressa directement à moi.

_ Merci bien Thalion. Maintenant Anthéa, d’après ce que me dit ton frère tu n’as aucun souvenir de ces huit derniers moi et tu n’as pas plus d’informations sur l’assassin qui a tué vos parents ?

J’acquiesçais doucement et timidement d’un geste de la tête.

_ Bien. Passons à autre chose, dit-il d’un ton presque enjoué en se levant se son fauteuil. Ravi de faire ta connaissance Anthéa. Je suis Émile Gambail, roi d’Orane et un très bon ami de tes parents.

C’était la fin. Mon cerveau fonctionnait désormais à toute vitesse, essayant de répondre aux milles et une questions qui défilaient à présent dans ma tête. Cependant une seule apparut clairement et ce fut le déblocage.

_ Comment ?

Bon... Ce n’était pas vraiment une véritable question mais plutôt une exclamation. Rouge de honte après ma soudaine intervention, je me planquais derrière le chevalier qui m’avait placée devant ce roi.

Mais à ma plus grande surprise, le roi, le prince, la princesse, mon frère et celui qui me servait de bouclier s’esclaffèrent. Je restais néanmoins cachée derrière le corps de mon prétendu ami qui ne m’aidait pas beaucoup en ce moment.

Des pas se firent entendre et une très belle femme entra dans la pièce. Elle s’approcha vite de nous et au moment où je montais sur la pointe des pieds pour l’observer par dessus l’épaule de mon protecteur, celui-ci se décala pour me laisser sans défense.

La femme se pointa juste devant moi et planta ses yeux dans les miens. Ses cheveux presque blonds ne descendaient pas plus bas que son menton et ses yeux marrons et verts étaient vraiment magnifiques. Son nez était relativement petit et ses longs cils ne clignèrent pas une seule fois pendant la minute où elle m’observa. Malgré sa beauté, elle était effrayante mais à mon grand étonnement, elle posa ses mains sur mes joues et sourit.

_ Tu as les mêmes yeux que ta mère, dit-elle doucement.

Ses yeux se remplirent de quelques larmes. Elle paraissait tout de suite moins effrayante.

_ Et son nez aussi, ajouta une voix derrière elle.

La belle jeune femme se retourna et donna un coup de pied dans la cuisse du roi. Il s’excusa auprès d’elle en ajoutant que c’était pourtant la stricte vérité. Ensuite sans ajouter un mot elle prit mon frère dans ses bras.

_ Contente que vous soyez arrivés sain et sauf, murmura-t-elle, Thalion dans ses bras.

_ Voici Lisabeth, c’est ma conseillère, expliqua le roi tandis que mon frère s’écartait de la femme. Nous étions tous les deux très proches de tes parents, en particulier ta mère. Nous sommes allés ensembles à l’académie et y avons appris la magie.

_ Je me présente, je suis la duchesse et conseillère du roi, Lisabeth Varton, sœur de Jonas Valberton, et aussi ta tante.

_ Nous ne les avons jamais rencontré pour certaines raisons dont je te parlerai plus tard, expliqua mon frère. Donc sa majesté le roi...

_ Je vais me fâcher Thalion ! L’interrompit le roi.

_ Je vous appelle comme je veux. Même empereur des nations unies si je veux, grogna mon frère avant de se retourner vers moi. Donc je disais que cet homme nous hébergera pendant un certain temps. Le temps que je retrouve un ami en ville.

Toujours sous le choc de la façon dont ils martyrisaient tous le roi, j’ouvris la bouche prête à prononcer mon premier mot mais le roi me coupa dans mon élan.

_ Et je te préviens tout de suite. Je refuse catégoriquement qu’il y ait de la distance entre toi et moi. Appelle-moi Émile, menaça le roi. Par contre ne m’appelle pas papa, j’en ai déjà assez avec ces deux-là.

Liane et Léandre se sentirent visés et parlèrent à leur tour.

_ Oui comme il dit, grogna Léandre en même temps que sa sœur disait autre chose.

_ C’est ça.

Intérieurement je riais devant ce spectacle. Ils étaient vraiment différents pourtant avaient l’air de s’entendre quand même.

_ Excusez-moi mais... je...

_ Pas de vouvoiement non plus je t’en prie, ajouta le roi... Émile.

_ D’accord mais... euh... comment dire...

Je bafouillai, hésitante et complètement intimidée par les personnalités présentes. Mon frère reprit après moi, semblant avoir compris mes intentions.

_ Je lui ai promis qu’elle aurait des réponses parce que pour le moment tout ce que l’on fait depuis plusieurs jours c’est l’entrainer dans un endroit inconnu pour voir des gens inconnus après avoir vécu un drame et s’être réveillé dans une forêt, blessée et complément déboussolée, acheva-t-il.

Je lui souris en me promettant de le remercier plus tard, lorsque nous serons seuls avant de regarder le roi et sa conseillère en attente de réponses.

© Fioufiou Lys,
книга «Gardiens des Magies».
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