Guide des clans de mages
Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 6
La forge était elle aussi plongée dans le noir total. Seule notre lampe runique illuminait notre chemin. Thalion connaissant très bien le chemin repéra vite l'entrée. Epuisés par notre journée nous tombions de fatigue dans nos lits respectifs. Mon frère s'endormit au bout de quelques secondes. Il avait toujours eu le sommeil facile et je fus contente que le mort de nos parents ainsi que la mienne, ne l'ait pas empêché de trouver le sommeil. Je m'y beaucoup plus de temps à m'endormir. Et mes questions, mes angoisses, mes peurs, mon appréhension et les ronflements de notre hôte ne m'aidaient pas. Je m'endormis totalement épuisée au bout d'une petite heure.

J'eus droit à un réveil assez précipité. Mon frère ne s'étant pas réveillé à l'heure m'avait réveillée précipitamment et m'avais dit de me dépêcher. J'avais vite enfilé une robe rose pâle et fais mes bagages. Je venais pourtant à peine d'emménager ici ! Je fourrai toutes mes affaires, présentes dans cette chambre, dans mon sac de transport. Mon frère aussi eu vite fait ses valises. Nous descendîmes en bas en disant au revoir à tout le monde. Une calèche nous attendait au pied du bâtiment.

Notre moyen de transport était magnifique. En bois vert émeraude il arborait des dessins sculptés dans l'or qui ornait celle-ci. Les dessins étaient des symboles. Tous étaient identiques, sauf un. Celui qui se trouvait à l'avant. Je remarquais aussi qu'il se trouvait sur les uniformes du cocher et du garde. Il ressemblait à des armoiries mais avec ma piètre éducation du royaume, je ne les reconnus pas.

Je me demandais où mon frère avait pu dénicher assez d'argent pour payer un carrosse et toute la panoplie mais le cocher pris mes bagages pour les mettre à l'arrière, coupant court à cette interrogation. Cependant une autre me vint à l'esprit. Ce soldat portait une armure peu commune. Contrairement à tous les simple soldat de la garde qui portait de simple armures grises identiques aux autres, lui était vêtu d'une belle armure de couleur platine. De plus je remarquais un autre détail. Son épée n'était pas non plus normale. Elle était porteuse d'une rune. Je sus à cette instant que ce soldat n'était pas n'importe qui. C'était un Saint-Chevalier.

Dans le monde il y a les chevaliers qui sont de simples soldats ne connaissant rien à la Magie. Puis les mages sans clans qui utilisent parfaitement la Magie mais ne sont pas assez puissant pour rentrer dans une guilde. Ensuite les chevaliers de la garde royale qui manient la Magie de défense. Après il y a les mages de clans et les Saint-Chevaliers. Ces derniers sont des anciens mages les plus puissants du royaume. Ils sont encore plus forts que les magistrats. Et pour cause, ils ont quittés leur clan sur ordre des magistrats parce qu'ils étaient beaucoup trop fort.

Dans un clan il ne faut pas qu'il y est un trop gros écart entre le plus faible et le plus puissant. Ce n'était pas juste de ne pas accepter une nouvelle recrue simplement parce que le meilleur était trop fort. C'est pour quoi dès son arrivée au pouvoir, le roi Gambail a créé un nouvel ordre. L'ordre des Saint-Chevalier. Ce sont des mages qui ont prêtés fidélité au roi en tant que mage et chevalier. Contrairement aux mages de clan qui n'ont pas prêter serment et qui obéissent au roi en tant que volontaires. Le roi a aussi créé cet ordre afin de pouvoir contrôler ces êtres surpuissants. Non pas que notre souverain soit avide de pouvoir, c'est seulement pour ne pas qu'ils détruisent des biens publiques ou autres.

Cet homme devait être vraiment très puissant, capable de raser un village entier mais je me demandais encore ce qu'il faisait là. Ces hommes ne répondait qu'aux ordres du roi et le roi ne nous enverrait jamais un de ses hommes. Surtout dans ce petit village perdu à la frontière du royaume d'Iragua. Mon frère semblait a l'aise avec lui. Thalion lui serra la main et lui glissa discrètement quelques mots à l'oreille que je ne pus, malheureusement, pas entendre. Puis il entra dans l'habitacle. Je posai un pied sur la marche y menant mais on me stoppa. Une main gantée en armure me retenait par le bras. Je suivis tout son long pour tomber sur un casque de chevalier.

_ Tu ne comptais tout de même pas partir sans me dire au revoir, dit l'armure.

Le chevalier ôta son heaume et des yeux olive se plissèrent. Sa bouche assez petite pour la taille de ce chevalier s'étira en un grand sourire. Des cheveux roux en pagaille volaient avec la légère brise du matin. Cet homme était William, ce brave homme qui m'avait trouvé dans la forêt.

_ Mademoiselle cette personne vous importune-t-elle ? Demanda une voix étouffée par du métal.

Je tournai ma tête et vis le Saint-Chevalier poser sa main sur le pommeau de son épée. Il était sur ses gardes, prêt à attaquer. Je restais surprise par cela. De plus, il m'avait appelé "mademoiselle". Jamais personne ne m'avait appelé ainsi. Je fus troublée lorsque William s'adressa une nouvelle fois à moi.

_ Tu ne lui réponds pas ? Je croyais que tu étais bien élevée.
_ Je... euh...
_ Mademoiselle que se passe-t-il ?
_ Rien du tout, ai-je dis en me reprenant. Cet homme est un ami. Mais merci d'avoir été prudent.

Je refis face à William et enlevant délicatement sa main de mon bras.

_ Non je n'y comptais pas, m'exprimai-je avec le plus grand sourire.
_ Tant mieux parce que j'aurais été vraiment très vexé dans le cas contraire.

Il me prit dans ses bras et me murmura "Reviens dès que tu peux. Je serais ravi de te revoir. Et avant que tu ne reviennes, j'aurais débarrassé le village de ceux qui te veulent du mal.". Ces mots, susurrés à mon oreille, m'avaient fait perdre tout contact avec le monde. Cet homme était si gentil. Il m'avait aidé lorsque j'en avais le plus besoin, il avait veillé sur moi, il m'avait et maintenant il voulait m'offrir une nouvelle action.

_ Non ne vous donnez pas cette peine. Je m'en occuperais moi-même lorsque je reviendrai.

Il acquiesça et me libéra de son étreinte puis parti. Le Saint-Chevalier était encore tourné vers moi, main sur son épée, prêt à dégainer.

_ Pourquoi êtes-vous ici ? Je veux dire, pourquoi avoir accompagné le cocher ?

Il ne me répondit pas et me fit signe d'entrer dans le carrosse, ce que je fis. L'intérieur était digne d'un roi. Les banquettes en velours turquoises décorées par des bordures en fils d'or représentant le sceau royal. Elles étaient exposées à droite et à gauche, formant ainsi des bancs opposés deux-à-deux. Mon frère, assis sur celle qui faisait face à l'avant de la cariole, regardait l'extérieur, plongé dans l'obscurité. Je m'assis en face de lui mais il ne bougea pas. J'eux une soudaine attention pour mes pieds lorsqu'une autre personne entra en refermant la porte derrière elle. Le Saint-Chevalier entra et s'assit juste à côté de mon frère. Ce dernier changea de vue pour se poser sur lui.

_ Alors ? Pourquoi partir si tôt ? Tu m'avais dit début août, demanda le chevalier.
_ On a eu un petit imprévu. Il faut que je parle à sa majesté.
_ Tu sais très bien qu'il n'aime pas quand tu l'appelle comme ça.
_ Pourquoi donc ? Tout le monde l'appelle comme ça, il me semble. Et enlève ton casque. Tu lui sembleras plus humain, dit mon frère en me visant d'un signe de tête.

L'homme retira son casque. Des cheveux châtains clairs mi-longs se déposèrent sur son armure. Ses yeux bleus océans reflétaient une joie infinie. Lorsque mes yeux ses posèrent sur l'ensemble de son visage je fus surprise par quelque chose. Une chose dont je suis certaine que personne ne me croirait.

_ Vous... Vous... Vous êtes... un enfant ?
_ Oui ça te choque ?
_ O... Oui mais vous êtes aussi fort que les adultes ? Dis-je toujours avec mon air d'abrutie.
_ Oui sinon on ne m'aurait pas nommé Saint-Chevalier.

Ce garçon devait être incroyable.

_ Et vous connaissez mon frère ?
_ Oh oui. Nous étions ensemble à l'académie.
_ Vous voulez dire que vous avez le même âge ? Demandai-je abasourdie.
_ Bien sûr que oui voyons !
_ Et pourquoi...
_ Anthéa, tu ne veux pas le laisser tranquille une seconde ? Demanda mon frère.
_ Oh... Pardon.
_ Non, non il n'y a aucun problème. Pourquoi dis-tu cela Thalion ?
_ J'aimerais te parler.

Le chevalier demanda au cocher de s'arrêter et les garçons descendirent. De longues minutes s'écoulèrent pendant lesquelles je m'ennuyai profondément. Mes yeux vagabondaient entre le casque du Saint-Chevalier, le paysage extérieur, le sceau royal représenté un peu partout, et l'intérieur en lui-même. Ils ne savaient pas où de poser. Tout était digne d'attention. Les garçons revinrent enfin alors que je commençais à détailler de sceau royal. Une rose entourée d'un cercle d'épine. On aurait dit que les épines tournaient autour de la fleur. Ce symbole signifiait que même si on peut paraître doux, on peut être aussi dangereux. C'est ce qui faisait toute la beauté de la chose. Après ma petite analyse je me tournai vers Thalion et le Saint-chevalier. Ce dernier arborait un étrange sourire tandis que mon frère affichait un sourire angélique. Des sourires si différents et pourtant si proches.

_ Tu rêves ? Demanda un voix douce.
_ Non pas vraiment.
_ Au fait je ne me suis pas présenté. Je m'appelle Léoni Trosqua, Saint-Chevalier du royaume d'Orane. Pour vous servir.

Léoni exécuta une petite révérence disgracieuse et caricaturée. Tous les amis de mon frère étaient-ils de petits plaisantins, pensai-je alors qu'un sourire naissait sur mon visage.

_ Tu te moques de moi ? Demanda Léoni faussement vexé.
_ Non... Non monsieur, vous êtes juste drôle.

Les deux garçons partirent dans un fou rire incompréhensible pour moi. Je me sentais gênée mais j'esquissai tout de même un léger sourire. Leonor fut le premier à se reprendre en main et à s'excuser.

_ Excuse-nous mais comprends que personne ne m'avais jamais vouvoyé ou appelé « monsieur ». Alors ne me vouvoies pas. Et appelle moi Léoni. Je suis ton ami maintenant. Et puis je dois te dire que rester à longueur de journée avec des adultes qui prennent leur devoir un peu trop au sérieux devient... ennuyant, dit-il le sourire aux lèvres.
_ Oui bien sûr mons... Léoni

Un sourire satisfait éclaira son visage puis il se tourna vers mon frère qui nous fixait silencieusement.

_ Thalion, j'ai une question. Peut-être est-elle indiscrète alors arrêtes moi si tu veux. Pourquoi te comportes-tu comme ça avec ta sœur ?
_ Comment ?
_ Comme si c'était une étrangère, dit Léoni comme si c'était une évidence. Tu ne lui parles pas.
_ Je ne vois absolument pas de quoi tu parles, ajouta Thalion.
_ Tu ne lui parles pas, tu ne lui adresses aucun regard, tu ne l'a touche pas, tu ne prends pas part à nos conversations et tu ne...
_ C'est bon. J'ai compris. Mais je n'ai pas l'impression que ça la dérange, dit-il en me jetant un regard qui voulait tout dire.

Celui-ci fit fuir le mien. Pourquoi avais-je tant de mal à le supporter ? Pourquoi était-il si distant avec moi ? C'est vrai quoi ! Avant la mort de nos parents nous étions tellement proche. Je ne comprends pas ce qui a pu changer à ce point...

_ Anthéa qu'as-tu fait ces huit derniers mois pour être aussi distante maintenant ? Me demanda mon frère.

Soit il ne m'avait pas écouté hier soir lorsque je lui en avais parlé. Soit il ne m'avais pas cru. Et cela m'était très difficile à croire émotionnellement. Son regard suppliant me fit prendre conscience d'une chose. Ce n'était pas lui qui était devenu distant mais bien moi. Qu'avait-il pu m'arriver pour me changer à ce point ? Que s'était-il passé entre le moment où mes parents étaient morts et le moment où je m'étais réveillé dans la forêt ? Toutes ces questions restées sans réponses me faisaient affreusement peur.

_ Théa, petite sœur, tu sais que tu peux tout me dire. Alors s'il te plaît. Dis-moi. Que s'est-il passé ?

Je le regarda une dernière fois dans les yeux pour avoir le courage de le lui dire une seconde fois. Ses yeux brillaient de cette lueur d'amour que j'aimais tant. Cette espoir qui faisait vivre le monde. Je pris mon courage à deux mains et lâchai prise sur tous les événements actuels.

_ Je n'en sais rien.

Je m'élançais dans ses bras en pleurant. Ces larmes étaient celles que j'aurais lâché si mon frère était mort. Celles qui auraient fait s'écrouler tout mon monde. Celles qui m'auraient anéantie. Mais elles ne le firent pas. Au contraire, elles me redonnèrent de la force. Mon frère resserra notre étreinte. La chaleur de son corps contre la mienne me faisait un bien fou. Nous restions collés l'un à l'autre pendant quelques minutes. Ces quelques minutes étaient la lumière de ces huit derniers mois, tombés dans l'obscur.
© Fioufiou Lys,
книга «Gardiens des Magies».
Коментарі