Chapitre 1 - Début d'un long voyage
Chapitre 2 - Retrouvailles
Chapitre 3 - Dure réalité
Chapitre 4 - Fragments du passé
Chapitre 5 - Discussion hors du commun
Chapitre 6 - Départ interrompu
Chapitre 7 - Dans cette fameuse forêt
Chapitre 8 - Dure vie...
Chapitre 9 - 1914
Chapitre 10 - Chez les De Sous-Bois
Chapitre 11 - Madame de Sous-Bois mère
Chapitre 12 - Margaret
Chapitre 13 - Tourments et pâquerettes
Chapitre 14 - Sans elle
Chapitre 15 - Jeux de dames
Chapitre 16 - Arnold
Chapitre 17 - Procrastination
Chapitre 18 - Invitation avec le potentiel futur
Chapitre 19 - À l'écoute d'une planche de bois
Chapitre 20 - La véritable rencontre d'une arrière-grand-mère tyrannique (et la dernière)
Chapitre 21 - T
Chapitre 22 - À plus tard
Chapitre 23 - Retrouvailles bis
Chapitre 1 - Début d'un long voyage
Un train sillonnait tranquillement entre les vapes de brumes matinales.

De l’extérieur, on pouvait voir quelques passagers, peu matinaux, à moitié endormis contre les grandes vitres sales et rayées du train. D’autres en revanche patientaient, leur bagage sous le bras, le regard fixe.

Ambre faisait partie de ces gens.

Elle s’était mise en route depuis six heures, ce matin, et c’était sa quatrième heure de voyage. Plongée dans les actualités, elle déroulait des articles sur son téléphone, passant d’attentats au réchauffement climatique, ou de guerres actuelles aux ragots d’acteurs connus.

Elle lisait tout cela d’un œil froid et concentré.

Parfois, elle se demandait pourquoi elle s’infligeait ça. Pourquoi se forçait-elle à lire toutes ces informations morbides ?

Et toutes ces photos, qui soulignaient si bien ces évènements…

Elle détestait ça, et plus d’une fois, elle finissait par éteindre son téléphone, le cœur fragilisé par tout ce qu’elle venait de voir et lire.

Et elle recommençait.

« Arrivée en gare. »

La voisine d’Ambre se réveilla au son de la voix robotique, bavante et crachotante à cause de l’enceinte de basse qualité, puis sombra à nouveau.

Ambre, elle, se leva, et empoigna l’anse de sa valise, rangeant son téléphone dans sa poche de manteau.

C’était là son arrêt.

Un homme en costume, assis devant elle, la dévisagea un court instant, puis reporta son attention sur son journal, entrouvert sur ses genoux.

Le train ralentit, dans un grand crissement de fer. Ambre remonta l’allée du wagon, puis, face aux portes coulissantes, regarda par-delà les fenêtres crasseuses le paysage qui ralentissait.

Ambre inspira, puis remonta la poignée des portes, qui s’ouvrirent dans un vif claquement, et descendit sur le quai.

Elle était seule.

Le train s’ébranla derrière elle, et repartit, dans un bruit de ferraille.

Ambre aurait voulu courir après son wagon, remonter dans son compartiment, reprendre sa place entre ce businessman et cette vieille dame endormie, et patienter jusqu’à son retour à Paris.

Mais Paris était tellement loin…

Ambre resserra son écharpe autour de son cou, enfouissant son nez dans le tissu de laine, puis sortit son téléphone, lançant le GPS.

                               ***

Il y avait là une grande maison.

Ambre releva la tête de son téléphone.

Une grande maison, au grand portail de fer forgé et rouillé, aux hautes haies de buissons mal taillées.La boîte aux lettres était tordue. Mais Ambre savait qu’il y avait bien longtemps que la propriétaire ne devait plus recevoir de lettres.

Sonnette sonnette sonnette…

Du regard, Ambre fouilla les lieux, à la recherche d’une cloche, d’un bouton, ou autre, qui fasse un minimum de bruit pour qu’on sache qu’elle était là, qu’elle était bien arrivée.

Là, il y avait contre le mur une vieille sonnette usée, dont le blanc certainement immaculé d’autrefois avait fait place à un gris sale et repoussant.

La jeune femme pressa le bouton… Mais ce dernier tomba à terre.

Ah.

À l’intérieur du boîtier, on pouvait voir toutes sortes de fils électroniques, certainement morts depuis belle lurette.

Peut-être que c’est ouvert…

Ambre tourna la poignée du portail, et découvrit avec soulagement que le portail était bel et bien ouvert.

Elle entra.



Combien de temps.

Depuis combien de temps Ambre n’avait-elle pas foulé cette allée de gravier ?

Et ces pots, qui bordaient cette même allée, avaient-ils été changés, depuis la dernière fois qu’elle était venue ?

Certainement pas : lézardés de fissures, noirs de saleté, ces pots ne contenaient à présent que des déchets, ou un restant de terre pour certains.

Ambre se pencha sur l’un d’entre eux, et découvrit avec dégoût un mégot de cigarette, enterré là.

Elle plissa le nez. Qui pouvait bien fumer, ici ?


« Allez, Ambre… Je suis persuadée que ta grand-mère serait ra-vie de te revoir après toutes ces années. »

Ambre revit sa mère lui tenir ces mots, environs un mois avant.

C’était au téléphone. Ambre avait appelé sa mère comme chaque semaine, et cette dernière lui avait proposé ceci.

« Ma grand-mère ? Avait répété Ambre, surprise. Mamie Alice ?

— Tu n’en as pas trente-six, des grands-mères, Ambre ! »

Ambre avait réfléchi quelques secondes.

Oui, pourquoi pas. Aller revoir sa grand-mère pouvait être un projet.

Mais ce qu’elle ignorait, c’était que sa mère avait déjà prévu les tickets de train aller-retour, ainsi qu’une date, bien précise.

C’était l’une des plus grandes qualités de la mère d’Ambre : l’organisation.

Par un moyen inconnu, cette femme avait réussi à connaître l’emploi du temps de sa fille dans son exactitude, et lorsque Ambre avait découvert que sa mère avait déjà tout prévu, elle n’avait plus aucun alibi à prétendre pour détourner l’invitation.

Et elle était là.

Face à cet imposant manoir qu’était la demeure de sa grand-mère Alice.

Elle eut une brève pensée pour sa mère, qui, elle, détestait sa propre mère, tant qu’elle ne voulait même plus lui rendre visite.

« Mais toi, Ambre, elle t’aime bien, avait-elle assuré. Je suis sûre que ça lui fera plaisir. »

Ambre leva les yeux au ciel en y repensant.

Elle vit au loin un grand rassemblement d’arbres, derrière la maison.

Elle se souvenait, étant plus petite, de ses grandes parties de cache-cache avec ses différents cousins et cousines, dans ce qu’elle appelait ‘’le jardin de derrière’’, cette grande partie du jardin, derrière la maison, où s’étalait une magnifique pelouse d’un beau vert tendre, parsemée de pâquerettes et de pissenlits.

Même qu’elle adorait en faire des bracelets et des colliers…

Aujourd’hui, elle était persuadée d’avoir perdu le mouvement.

Elle gravit les petites marches du perron, enseveli sous les feuilles mortes d’automne, et s’arrêta face à la porte.

En dessous, sommeillait un vieux paillasson « bienvenue ».

Que faire. Toquer ? Sonner ?

Peut-être était-ce ouvert, à nouveau ?

Elle allait abattre sa main sur la poignée lorsque la poche de son manteau vibra.

Elle le dégaina, et découvrit un appel.

Dylan.

Ambre fronça les sourcils, surprise, tout en contemplant la photo de son petit-ami qui apparaissait à l’écran.

Elle s’apprêtait à décrocher, lorsque son écran vira au noir.

Évidemment.

Elle l’avait utilisé durant tout le trajet du voyage, pour lire les informations, puis pour se retrouver dans la ville.

Elle regretta amèrement de l’avoir autant utilisé, mais c’était trop tard. Elle le rangea avec amertume, puis se décida enfin à ouvrir la porte.

© Grisoubook ,
книга «Mamie».
Chapitre 2 - Retrouvailles
Коментарі
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_Starlight_
Chapitre 1 - Début d'un long voyage
J'aime vraiment le debut de l'histoire
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2020-10-18 10:50:06
2
Mémé Paradoxx
Chapitre 1 - Début d'un long voyage
Très bon début ! 👏🏻👏🏻Tu as une plume très agréable et tes descriptions sont tout simplement des délices ! J'ai relevé un petit lapsus cependant, quand tu écris « elle le degaina » on devine que c'est le téléphone qu'elle dégaine mais ce n'est pas précisé avant... Je chipote je sais, mais ce n'est pas dans le but de te vexer ou de te trouver un point négatif... Seulement de sublimer ton texte 😁😁
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2020-10-24 12:52:32
1
Luna Gerta
Chapitre 1 - Début d'un long voyage
Qui ne peut pas se reconnaitre dans Ambre 😭😂😭 J'ai beaucoup aimé ce chapitre, avec un personnage attanchant. À vrai dire, les grands-parents ne sont souvent pas impirtant et j'aime bien le fait de leur, à priori, dédier cette œuvre :) J'ai parfois trouvé le rythme "pas top" à cause de certaines virgules, mais je ne veux pas développer ce point car je pense que c'est ton style d'écriture. J'ai juste remarquer *prend une voix de Gps* Après le "***" en gras, il est décrit une boîte aux lettres mais il manque l'espace entre le "La" et le point. (Le point négatif de Surgebook est de ne pas pouvoir faire directement sur la ligne/le mot 💀) Plus qu'à revenir demain pour continuer au prochain chapitre 😋
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2020-12-02 21:01:33
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