Chapitre 1 - Début d'un long voyage
Chapitre 2 - Retrouvailles
Chapitre 3 - Dure réalité
Chapitre 4 - Fragments du passé
Chapitre 5 - Discussion hors du commun
Chapitre 6 - Départ interrompu
Chapitre 7 - Dans cette fameuse forêt
Chapitre 8 - Dure vie...
Chapitre 9 - 1914
Chapitre 10 - Chez les De Sous-Bois
Chapitre 11 - Madame de Sous-Bois mère
Chapitre 12 - Margaret
Chapitre 13 - Tourments et pâquerettes
Chapitre 14 - Sans elle
Chapitre 15 - Jeux de dames
Chapitre 16 - Arnold
Chapitre 17 - Procrastination
Chapitre 18 - Invitation avec le potentiel futur
Chapitre 19 - À l'écoute d'une planche de bois
Chapitre 20 - La véritable rencontre d'une arrière-grand-mère tyrannique (et la dernière)
Chapitre 21 - T
Chapitre 22 - À plus tard
Chapitre 23 - Retrouvailles bis
Chapitre 12 - Margaret

Alice en était larmoyante de rire.

« Oh mon dieu, René ! Souffla t-elle entre deux gloussements. Comme c’était hilarant de te voir dans cette armoire ! »

Après avoir inspecté faussement scrupuleusement le fameux secrétaire d’Albertine, René était revenu dans la chambre d’Alice —dans l’ignorance de Mme De Sous-Bois—, et Ambre était entre temps sortie de sa cachette, avec non pas une, mais deux crampes.

La jeune fille était pliée en deux, les bras croisés sur son ventre, un sourire hilare aux lèvres.

René se sentait un peu gêné, voire même anxieux : il avait posé derrière sa tête sa main, et grattait ses cheveux d’un geste nerveux.

« Si ta mère découvre le pot-au-rose, je suis fichu, se lamenta t-il.

— Elle ne le découvrira pas, promit-elle, son rire commençant peu à peu à s’apaiser. Ou sinon, je partirai avec toi. »

René semblait très étonné.

« Tu… tu partiras avec moi ? Répéta t-il, incrédule. Mais pourquoi ?

— Mais enfin ! S’écria t-elle. Je n’ai qu’une envie, c’est de partir d’ici ! »

Moi aussi, soupira intérieurement Ambre.

Puis, son regard rencontra la fenêtre, traversa la vitre, slaloma entre les rayons de Soleil, et se posa sur la forêt touffue du jardin.

Quand serai-je de retour à la maison ?…

                                                                        ***

« Qu’est-ce que vous faites là ? »

Une chandelle dans une main et emmitouflée dans une épaisse cape, c’était Margaret qui se tenait dans l’embrasure de la porte de la salle de bain.

Ambre leva les yeux du peigne qu’elle manipulait depuis cinq minutes déjà, le reposant dans sa boîte métallique.

« Vous êtes encore ici, avec le jeune homme ? » Poursuivit la bonne, entrant dans la pièce.

C’était en effet la seconde nuit qu’Ambre passait dans la demeure des De Sous-Bois, et secrètement, elle espérait que ce serait la dernière. Même si les journées en compagnie d’Alice et René étaient bien plaisantes, elles voulait tant rentrer chez elle…

Ses tourments nocturnes étaient revenus, et, incapable de dormir, elle s’était réfugiée dans la salle de bain.

« Que faites-vous, êtes-vous en train de voler demoiselle Alice ? S’alarma Margaret, son regard croisant le peigne et la boîte métallique, ouverte au sol.

— Pas du tout, répondit la jeune femme. J’observais. En fait… »

Dis-lui.

Ambre retint son souffle, le cœur battant.

Mais enfin, dis-lui ! Dis-lui que tu viens de 2017 ! Dis-lui tout !

La jeune femme hésita quelques secondes.

Était-ce réellement la meilleure des solutions ?

Était-ce la fatigue qui parlait ? L’anxiété ? L’ennui ?

« Margaret, finit-elle par dire gravement, êtes-vous prête à entendre ce que j’ai à vous dire ? C’est une histoire totalement folle, mais je vous en supplie : croyez-moi…

— Je vous écoute, mon enfant. »

Ambre eut un petit pincement au cœur en entendant l’interpellation, puis se lança.

Elle passa par tout les détails, essayant de simplifier les plus compliqués et de clarifier les plus improbables.

Margaret restait là, le visage concentré, les oreilles grandes ouvertes, hochant la tête par moment. Lorsqu’Ambre parla du fait qu’elle venait d’une autre époque, elle n’en paru même pas étonnée ; elle conservait un visage sérieux.

Ambre avoua même qu’Alice n’avait qu’une envie, c’était de quitter cet endroit.

Puis elle conclut sur son problème principal : retourner chez elle, à la maison.

« Et je ne sais pas comment faire. »

Margaret garda le silence. Ambre regretta immédiatement de s’être ouverte de cette manière, quand la vieille femme déclara :

« Je sais exactement ce qu’il vous faut pour revenir. »

Ambre écarquilla les yeux, stupéfaite.

« Que… quoi ? Balbutia t-elle. Vous savez… »

Margaret hocha gravement la tête.

La langue d’Ambre pendit quelques secondes en l’air dans sa bouche, ne sachant quoi dire en premier.

« Vous… vous avez déjà voyagé dans le temps ? Finit-elle par sortir, détachant chaque syllabe entre elles pour qu’elles soient intelligibles.

— Non. »

Elle hésita, puis ajouta :

« Et je ne le ferais pas. 

— Pourquoi ça ? »

La vielle femme soupira, pensive.

« Je ne sais pas… Je n’en ai tout simplement pas envie. La vie n’est pas toujours très agréable, ici, c’est vrai… mais repartir de zéro… à une autre époque… à mon âge… C’est ridicule. »

Elle passa une main potelée sur ses bonnes joues, qui commençaient doucement à tomber sous le poids de l’âge.

« Et… euh… comment fait-on ? Demanda Ambre, un peu gênée de la couper dans ses pensées.

— Il y a un puits, dans la forêt. Un puits de pierre. Il suffit de plonger dedans. Enfin, c’est ce que l’on dit. Mais… »

Elle baissa la voix :

« … Le cousin de mademoiselle Alice a essayé… Et il n’est jamais revenu. Soit il s’est noyé, soit il est arrivé à destination. »

« Sauf mon cousin, l’éternel optimiste… Il me murmurait souvent à l’oreille que tout sera différent sous un jour nouveau. Et c’était le cas : un jour, il n’était plus là. »

Ambre eut une petite frayeur.

Son retour en 2017 n’était donc pas encore certain.

Margaret s’éclaira la voix :

« Si jamais tu y vas, toi, Alice, et l’autre jeune homme… promets-moi de veiller sur eux. Et de passer me dire au revoir, avant. S’ils le peuvent. »

Pourquoi ne pourraient-ils pas ?…

Ambre dévisagea quelques instants Margaret, son visage rond éclairé faiblement par la chandelle, puis acquiesça.

« Je le jure. »

© Grisoubook ,
книга «Mamie».
Chapitre 13 - Tourments et pâquerettes
Коментарі
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J'ai Pas D'idées :)
Chapitre 12 - Margaret
mais tout en fait tout est lié avec son cousin :o !
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2020-10-17 15:31:41
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