Ambre bondit sur ses pieds, essuya rapidement la boue sur ses joues, son jean, puis courut à toute vitesse jusqu’à la cour de la demeure.
Là patientait sagement sa valise orange, ruisselante de pluie.
Et le téléphone qui était posé dessus devait être fichu…
Mais Ambre ne s’en préoccupa pas. Elle déboula dans l’entrée comme une furie, grimpa quatre à quatre les escaliers, avec un regard nouveau sur tout ce qui l’entourait.
Là, il y avait un grand lustre… Et là ! C’était la chambre de Margaret !
« Mamie ! Mamie ! » appela t-elle, tandis qu’elle attaquait l’escalier en colimaçon.
Elle manqua de tomber avec toute la boue qu’elle apportait. Elle atteignit le dernier étage. Elle sentit vaguement une vieille odeur de brûlé oubliée, mais elle n’en tint pas compte ; elle ouvrit grand la porte sur la gauche :
« Mamie ! »
Une vieille femme somnolait, comme à son habitude, dans le vieux fauteuil aux tissus racornis.
Un sourire éclaira le visage d’Ambre, et, sans même prendre garde à se faufiler entre les cartons afin de ne pas les faire tomber, elle fonça vers le fauteuil.
Qu’est-ce qu’elle avait changé ! Dire qu’il y a moins d’une dizaine de minutes, c’était une jeune fille qui possédait cette même âme…
Enfin, Alice ouvrit ses yeux fatigués, et les braqua sur Ambre.
« … Mamie… » commença t-elle.
Mais ses mots se perdirent dans sa gorge.
Sa grand-mère la regardait d’un air niais.
Si ça se trouve, Ambre avait juste rêvé.
Et en vérité, rien de tout cela n’avait existé.
Mais Alice la rassura en une phrase, béatement prononcée :
« … Tu sais… ça fait longtemps que je te connais. »
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