Вірші
Une espèce d'au revoir
Une espèce d'au revoir
Un murmure au milieu de la nuit
Qui sonne bizarre
Comme une cloche esseulée
Le mot le plus effrayant
Et pourtant prononcé
Par l'être préféré
Je te regarde
Tu me regardes
À l'imparfait
Je te regarde
Encore
Parce qu'on cherche toujours
Ce qu'on a perdu
Dans tes yeux bleus
Il n'y a plus mon reflet
À la fin
Il ne reste que
Nos cœurs en cendre
De s'être trop aimés
De s'être mal aimés
Mémé
1
0
121
Si tu m'oublies
Si tu m'oublies
Quand on sera vieux
Quand le temps se dessinera au coin de nos yeux
Quand il ne restera que nous deux
Je te raconterai nos aventures
Nos querelles
Ces soirs d'été à courir
Le sourire sur les lèvres
Les cheveux plein de blé
Les joues rougies
De coups de soleil
Ces nuits
À se parler
Ces reflets que je vois
Encore
Dans tes yeux bleus
Comme le lointain murmure
De nos souvenirs
Si tu m'oublies
Je te raconterai
Mémé
1
15
83
Sans regret
Le crépuscule effleurait encore les cieux,
Si(x) décembre j’ai croisé ton sourire
Et nos ombres se sont entrelacées.
Les ruelles éclairées, mystérieuses,
Écho de nos conversations silencieuses.
Quand la nuit caressait nos secrets,
J’ai compris doucement, sans regret.
Les jours ont filé comme des éphémères,
Les saisons ont dansé, sincères,
Les mots sont restés en suspens :
Des pensées murmurées au firmament.
Dans la pluie fine de nos souvenirs,
Les gouttes chuchotent l’avenir.
Tu es libre comme une brise légère,
Laisse-moi être le calme de l’univers.
Ai-je changé, me cherches-tu encore ?
Les réponses se perdent, dans l’éclat de l’aurore.
Nos regards évités, énigme qui ondule,
Entre nous un silence qui parle,
Un nouveau jour qui se lève.
Mémé
1
2
250
ac
je veux m'envoler
partir vers le large
vers l'infini du ciel
qui embrasse la mer,
inséparables.
je suis sans regret
dans le silence de la nuit
la lune toujours accrochée
j'attends seulement
le moment présent
le sable chaud comme oreiller
mes rêves sont tous de toi
je ne suis pas seule
ton souvenir se reflète sur
les vagues bleues
comme tes yeux
l'odeur boisée du vent
me rappelle le santal
de ton cou
j'attends seulement
le moment présent
l'espoir de te revoir
me donne des ailes
et je m'envole
Mémé
4
0
266
Les choses que j'ai manquées
J'ai manqué ta peau
Couleur biscuit
Prête à être croquée
J'ai manqué ton sourire
Et l'odeur que tu laisses
Quand tu cours devant moi
J'ai manqué tes cheveux
Épis de blés
Ébouriffés à ta façon
J'ai manqué ton rire
La plus douce
Des mélodies
J'ai manqué l'orange
Des couchers de soleil
À tes côtés
J'ai manqué ton sourire
Tes lèvres, tes bras
J'ai manqué
De toi
Tout simplement
Mémé
3
2
266
you'll be the first to get tired
you changed everything in my life
you spoke to me like no one has ever spoken to me
you made me feel whole
you told me you loved me
why do I feel abandoned when you don't reply to my messages?
why am I so afraid that you are leaving?
are you tired of me?
I know you know that
that you don't know what to say
that you can't change anything
you can make me happy
you can break me
what do you think will happen?
what do I have of you?
you'll be the first to get tired
but suddenly I remember your smile
when you say my name
that you take care of me
of all the memories we have
the days go by without hearing your voice
but even i don't know what to say
I don't care if it hurts
you'll be the first to get tired
what's going to happen ?
will you broke me?
maybe it's just a dream
maybe i should hang up now
but there's a reason I stay
I won't get tired.
Mémé
1
1
346
Histoire triste
Où t'enfuis-tu ?
Je t'ai envoyé des mots,
Dans le vent ils se sont perdus.
Qu'en as-tu fait ?
Trop proches pour être si loin,
Ton souvenir s'étiole.
Reste un peu,
Attendons ensemble
Que les beaux jours reviennent.
Il n'y a pas de fin, pas d'au revoir,
Essuie tes larmes.
Notre temps est compté,
Pas notre amour.
Mémé
1
0
284
Remords pour plus tard
Un soir d'été
Je t'ai rencontrée
Ton corps et le mien se sont bousculés
Dans cette vaste obscurité.
Puis les secondes se sont écoulées
Et les mois ont passé
Avant que je ne puisse me l'avouer.
Morphée me l'a arraché.
Les Champs à moitié éclairés,
Sous la brume matinale de novembre enchaîné
Lorsqu'encore Artémis nous observait.
Doux baisers sous la pluie,
À demi-mots je te le dis :
Tu es partie.
a.c.b.
(pas Mémé)
2
4
287
Aveugle
Longtemps, j'ai été privée de vous, mes larmes,
Qui symbolisez sensibilité et vie.
C'est pourtant la mort, qu'en moi vous avez créée,
Dans mon âme redevenue si sombre et si froide.
Je regrette ce doux temps passé, où mon cœur
Enchaîné d'indifférence à la glace,
Et ne battait pas, et ne vous connaissait pas.
Votre présence obsédante empêche l'oubli
De la douleur brûlante d'un amour bafoué.
Mémé
2
2
274
Darling
Quand la lune pose
Ses rayons sur ton sourire
Si tu pouvais m'emporter
Avec toi
Si seulement
Santal et lavande
Dessinés dans mon cœur
Ne me rappelaient
Sans cesse
Le temps qui s'étire
Combien tu me manques
Intrigante
Fascinante
Nos âmes semblent
Fondues d'un même éclair
Mais j'ai peur
Que ce ne soit qu'un rêve
De me réveiller un matin
Brusquement
L'impression tenace
Que c'est un malentendu
Une allumette
Que j'ai frottée
Sans savoir
Que le feu brûle
Mais si tu pars
Reviens
Je ne veux rien effacer
Je ne veux pas t'effacer
Mémé
5
4
277
Hug
Viens dans mes bras
Tiens ma main
Montre-moi ton visage
Peux-tu entendre mon cœur ?
Serre-moi bien fort
Je serai avec toi
Toujours
Et quand les étoiles tomberont
Que le soleil se lèvera
Pour la dernière fois
Je serai là
Tu seras là
Dans mes bras.
Mémé
6
4
266
Tomber
Tomber
Lentement
Sans voir le fond
Les yeux fermés
Se laisser aller
Mais avoir peur
Du noir
Comme un enfant
Tomber
Lentement
Sans respirer
S'abandonner
Dans le gouffre
A venir
Temps qui s'échappe
Des doigts
Et file si vite
Pourtant tomber
Lentement
Si lentement
Encore
Et toujours
Tomber
Mémé
7
6
270
Un trou dans mon cœur
Le temps passe
Et s'écoule indéfiniment
D'une lenteur épuisante
Le monde s'est effondré
Pour un seul mot
Toutes les étoiles du ciel
Sont tombées dans l'océan
De ma douleur
Ombres qui s'étendent dans mon cœur
Et coulent à travers le trou béant
Mes larmes seront inutiles
Ma colère et mon deuil vains
Plus de nuances ni d'éclats
Amère sensation d'inachevé
D'une lueur évanouie
D'une lueur qui n'a jamais existée
Que dans les yeux de celle qui admirait
Je me meurs d'attendre
Quelque chose qui n'existe pas
Alors je t'adresse des mots invisibles
Tu réponds
Sans me reconnaître
Le temps d'un instant
J'oublie mes larmes
Puis je retourne tristement
Tirer le temps qui recule
Incapable de combler
Le trou abyssal que tu as fait
Mémé
3
0
279
Adieux
Robes écarlates dansent et tournoient
Au rythme des violons pleurants
Rires et murmures s'entremêlent,
Dans un fouillis de valse endiablée.
Lèvres carmin et costumes
Brillant sous les luxueux lustres,
Des couples, yeux dans les yeux
Tourbillonent, ne formant qu'un.
Tout à la musique, à la danse,
Ils ne les voient pas, seuls, au centre,
Coupés du monde, dans le leur,
Ils s'a(n)iment en accordant leur pas.
Nulle superficialité, nulle hypocrisie
Dans leur regard, leurs mouvements,
Ils s'oublient dans l'autre, se cherchent,
Et parmi tous, ils resplendissent.
La belle pleure dans ses bras
C'est la dernière fois qu'elle le voit.
Pleurant sur son habit noir nuit,
C'est à la guerre qu'il part.
Mémé
16
2
495
Abandon
Cruelle mélodie du vent sauvage,
Qui, arrachant mes feuilles dans sa rage,
Les fait s'envoler loin, pourpres et sans vie,
Doute horrible, est-ce moi qu'elles fuient ainsi ?
×
Mes branches nues se tendent, décharnées,
Ombres si noires sur ce ciel grisé.
Ma sève, sang abandonné, s'écoule
Pour chaque perte, toute cette foule.
×
Tenaces comme une vieille rengaine,
Des souvenirs d'été me reviennent :
N'est plus, le renard aux yeux bleus qui rient,
N'est plus, avec les feuilles aimées a fui.
×
Aucune promesse murmurée,
Pas de chaînes à vos pieds attachées,
Seulement un regard échangé,
Et tant de jours joyeux partagés.
×
Des feuilles,
Telles des liens
Le vent,
Tel la distance du temps,
Le renard,
Tel l'égoïste idiot,
Et l'arbre,
Comme moi.
Mémé
11
2
334
Chaînes de rêve
Je vis dans un rêve, la réalité molle,
Toutes ces images difformes m'obsèdent,
Leurs courbes hésitantes m'ensorcellent,
Contre leurs couleurs, mon esprit est sans aide.
*
Cette double vie, de mes désirs a bâti,
Un monde, des faits, ma propre réalité.
Mes rêves, je ne veux m'en défaire à aucun prix.
Prisonnière, je ne veux être délivrée.
*
De plus en plus, je m'endors, mes yeux se ferment,
Dans les bras de Morphée, entière je me jette,
Dans ses bras si apaisants, je ne ressens rien,
Les larmes, le deuil, ici n'ont plus leur place.
*
Je vis ma vie les deux yeux fermés, chaque nuit
Un nouvel univers m'ouvre ses portes dorées,
Alors j'y cours, je m'y absorbe, j'y fuis,
Et dans ces mondes volés, ces cages dorées,
*
Mon esprit aveuglement
S'emprisonne
De chaînes de rêve,
Si légères à porter.
Mémé
31
15
639
Loin
Comme si on l'avait arraché
Un morceau de mon cœur
Est parti avec toi
Et je me souviens,
Des tes yeux
De ton sourire
De toi
Ton absence me pèse
Attendre
Tant de temps ?
Tant de douleur ?
Aimer autant ?
J'avais ce rêve d'exister
À travers ces yeux
Ce sourire
Loin
Aucun moyen
Sans toi
Impossible
Sans larme
Avant nous avions tant
Partagé
De moments
Esprits liés
Tu devinais mes paroles
Tu riais et
Tes yeux bleus
Ouvraient un monde
Un jour seulement
S'est écoulé
Déjà
Mal de toi
Te laisser partir
Te dire au revoir
Je ne peux
L'étincelle
De mon cœur
A disparu
Dans tes yeux
Mémé à PP
9
5
328
Humeurs
L'attente était paisible,
Dans ce cadre printanier.
Les oiseaux chantaient, le soleil brillait,
Rien ne venait troubler ma veille.
Je coulais tranquillement
Contre la roche grise,
Et me prélassais à la chaleur douce
En attendant d'atteindre la mer.
Mon ventre me chatouillait,
Certainement des sirènes coquines,
Ou des narvals qui se poursuivaient
De leur grand nez pointu.
Les frêles barques des pêcheurs,
Glissaient sur mes joues,
Plongeant dans l'onde claire,
Leurs filets alambiqués.
×
Ces jours sont si loin
Maintenant que l'hiver est là.
Plus de bruit, plus de vie,
Rien que l'éternelle glace,
Qui m'emprisonne,
Et lentement,
Fait mourir en moi,
Tout espoir, tout souffle.
Jamais
La mer
Je n'atteindrai.
Mémé
21
5
650
Petite annonce
Nuit cherche ses étoiles étincelantes,
Dans tes yeux oubliées.
Sirènes cherchent leur voix envoûtante,
Dans ta gorge disparues.
Mer cherche l'onde glissante de ses vagues,
Sur tes cheveux posée.
*
Ma raison de vivre je cherche sans relâche,
Dans ton cœur je l'ai perdue,
Et depuis les étoiles, les sirènes et la mer
Avec toi ont disparu,
Ne me laissant que mes larmes,
Pour baigner mes sanglots.
*
Je cherche, je cherche
Sans relâche,
* Â m e c h e r c h e â m e *
7
4
464
Le silence de la nuit
Un bruissement, des brindilles
Qui craquent.
Un hululement lointain.
La nuit, la forêt est reine.
La brise légère souffle
Entre les hautes branches,
La lune peine à glisser
Ses rayons pâles
Dans ce complexe enchevêtrement.
Soudain, un fauve bondit,
De sa gueule aux dents acérées,
Il saisit le lapin imprudent et
Le tue sans pitié.
À la sombre obscurité se mêlent
Rouge et blanc, sang et pelage.
Seuls demeurent,
Deux yeux jaunes dans la pénombre.
Mémé
15
3
570
Confiance
C'est quoi la confiance ?
C'est dur.
×
C'est croire que son amour subsistera quand il te connaîtra, quand il saura.
C'est ne pas penser à lui comme un étranger
C'est accepter lui donner une place dans son coeur
C'est ne pas avoir peur de son regard sur soi
C'est donner aussi quelque chose de soi-même
C'est se rendre faible et fort
C'est rencontrer réellement l'autre
C'est prendre appui sur lui
C'est livrer ses peines et ses angoisses
C'est être vrai avec soi pour lui
C'est avoir cette espérance inextinguible et ce sentiment de sécurité
×
C'est la douleur aussi, douleur abyssale,
Car plus la confiance est grande et plus la trahison déchire et blesse.
7
5
425
Elle
Me brûle,
Toute entière
Flamme
Ténébreuse
Mangeant
Joie
Confiance
Paix
Amour
De son obscure lumière
×
Me tue
Le cœur
Lentement
Violemment
Vicieuse
Se régalant
De mon amertume
Et de mes souvenirs
×
M'abime
Les yeux,
Les larmes
Qui en coulent
Encore
Et encore
N'éteignent
Même pas
Les flammes
Qui me rongent
Les flammes
Terribles
De la Jalousie
14
2
378
Panthère
Elle marche, les muscles roulant sous sa peau noire,
Aux aguets, ses yeux brillent d'une lueur terrible,
C'est le crépuscule, aux panthères est le pouvoir,
Grondant, crocs sortis, elle se hâte lentement.
Flegmatique en apparence, un prédateur
Se cache derrière cette lourdeur feinte,
Cruel, assoiffé, impitoyable, tueur,
La mort semble se mêler à ses sombres pattes.
Tant crainte tant admirée, elle rôde sans cesse,
Dans la savane sur les plus hautes branches,
Autour de vos fragiles cases de tresses.
Dans la nuit, au-dessus des enfants elle se penche.
Mémé
26
1
685
Mad'moiselle
Piquons, piquons le chignon, vous serez belle
Votre coiffure montera jusqu’au firmament
Les étoiles vous jalouseront, Mad’moiselle.
Posons ce brillant diadème sur votre front blanc.
La salle de fête de Versailles, vous verrez,
Et ses peintures, et ses colonnes, et ses dorures,
Son plancher si ciré que vous vous y mirerez
Et les hauts lustres pendus, au cristal si pur.
Serrons ce corset pour une taille irréelle,
Et cette robe à la lourde traîne brodée,
Ornée de nœuds, rubans et d’un flot de dentelles.
L’éclat d’un rubis sur votre gorge posé.
Attention, Ma’zelle, aux prétendants affolés,
Attention, ces hommes galants n’ont rien de bon
Tout est paraître, hypocrisie, magnificence.
Vous êtes une p’tite fille au milieu des loups.
Dansez,
Tournoyez,
Mais ne vous perdez point
Dans l’ivresse
Des grandeurs.
11
6
347
Échappée
Tu voles, caressant le vent de mille façons,
Tant de ce côté, tant de l'autre, versatile,
Délicate et fragile, aux doux frémissements,
Tu sembles ne jamais te poser autre part
Que sur une blanche épaule ou une eau claire.
×
La pluie est ta seule ennemie, elle t'alourdit,
Te bat, te frappe, te gifle, t'écrase à terre,
Petite plume, si bas que le ciel n'est plus
Qu'un lointain souvenir tâché de sang carmin.
Oh ma petite plume sèche tes larmes,
×
Que faisais-tu, petite échappée, loin de mes ailes ?
Mémé
[alexandrins]
17
3
452
Souvenirs étoilés
Cliquetis des rouages anciens,
La blanche ballerine tourne,
Tourne encore, tant qu'elle le peut,
Avant que le temps ne la stoppe.
La vieille dame soupire.
La mélodie fait resurgir
En elle de doux souvenirs.
Elle se souvient quand elle dansait
Tard la nuit, seule sur la scène,
Sous la lumière de la lune,
Rêvant de devenir étoile.
La berceuse ralentit
Peu à peu, et meurt lentement.
Larme sur sa joue coulant.
Elle se souvient quand elle dansait,
Et que le lustre sur ses yeux
Est tombé, tant d'éclats de verre
Anéantissant une étoile.
Cette nuit-là
Elle est morte
Une première fois.
11
6
317
Tableau
Sur le petit bureau d'ébène,
Une chandelle s'est éteinte.
La fine fumée grise monte,
Tournoyante, et virevoltante
Elle emplit la petite pièce
De son odeur de rose fanée.
Crâne sur la table posé
À côté d'un long sablier
Immobile et indifférent,
Au temps qui s'écoule toujours.
Aucune âme qui vive n'est
Là
Rien que l'absence et la mort.
Seuls demeurent les doux souvenirs
D'une vie que l'on découvre
Après sa fin.
Mémé
13
7
382
Fuite essoufflée
Je cours,
Le vent
Soulève
Mes courts
Cheveux
Couleur
De nuit.
L'orage
Gronde
Au loin,
La pluie
Depose
Ses fines
Gouttes froides
Sur moi.
La route
De jais
Défile
Sous ma
Hâte.
Des éclairs
Zèbrent
Le ciel
Si triste,
Caché
Par ces
Nuages
Grouillants.
L'âme
En peine,
Brisée,
Je vais,
Je pars,
Je fuis,
Je cours.
Mémé
24
4
686
Oublié
Il fait nuit noire. Je viens de me réveiller en sursaut. Encore un rêve dont je ne me souviens pas.
La fenêtre est ouverte. La faible lueur de la lune illumine une petite fleur échouée sur la pierre du balcon.
Je souris tristement. Elle est comme moi, cette petite fleur. Elle agonise lentement, arrachée à ses racines et à ses compagnes.
Sur la dure pierre blanche elle a perdu quelques pétales, comme autant de souvenirs oubliés.
Je sens couler une larme sur ma joue. L'analogie est bien charmante par rapport à la réalité.
Petite fleur, voici de l'eau. Respire. Et revis.
Mémé
17
7
352
Trou noir
Je ferme les paupières.
L'obscurité envahit mes yeux, mon corps.
Une douleur sidérale me traverse les tempes.
J'ai chaud.
Mon cou me brûle.
Tout mon être s'embrase.
Je me touche le front.
Il est glacé.
Je n'ai plus conscience,
du temps qui passe,
du monde qui m'entoure.
J'ai du mal à respirer.
Je suffoque.
Trou noir.
Mémé
(Éveil dans Selena Les Lunes Jumelles)
25
4
566
Inlassablement
Il pleut dans mon coeur comme il pleut dans la nuit
Mélodie des gouttes monotones
De l'Univers.
Les étoiles noires sombrent dans les flaques
Que laisse mon mal
Je suis folle, stone, le monde est brouillé,
J'espère en vain oublier.
Je m'abandonne au ciel, à la lueur
Carmin du levant.
Boule de feu, de sang, aussi brûlante
Que mon âme.
Mémé
17
8
386
Le temps d'un instant
Le temps d’un instant,
Je l’ai vu, je l’ai admiré,
Le grand papillon mordoré,
Qui de ses ailes en sang,
Faisait briller le soleil.
Le temps d’un instant,
Ses couleurs éclatantes
Juraient avec le printemps,
Si terne à côté
De cet être élégant.
Le temps d’un instant,
Sa beauté éclipsa
La violence du temps,
Et la vie recula,
Ne restait que le moment.
Le temps d’un instant,
La mort s’attardait,
Un dernier battement,
Et elle l’emporterait,
L’arracherait au présent.
Le temps d’un instant,
Moment éphémère,
Où le papillon mourant,
Dans le temps se perd,
Oublié.
Le temps d’un instant,
Effacé.
Mémé
[Pour le concours de @MotsenVrac dans la catégorie #éphémère]
23
15
534
Indifférence
Mon âme est vide.
Aucune pensée ne trouble
La surface tranquille
De mon esprit.
Rien ni personne
Ne me touche.
Leurs pensées
Glissent sur mon cœur
Et tombent dans un trou
Sans fond.
Infini de mon indifférence,
De ma froideur ni triste,
Ni joyeuse.
Les émotions,
Les sentiments,
Sont des mots
Sans sens
Pour moi.
Je ne connais ni
Les abîmes du chagrin,
L'allégresse lumineuse,
La jalousie brûlante,
La haine dévastatrice,
Ou les passions dévorantes.
Ce monde,
Le vôtre,
M'est inconnu.
Et je n'ai qu'une volonté,
Dans cet esprit vide,
C'est de vous comprendre.
Mémé
18
2
440
Colère désespérée
Je sentais la souffrance, la tristesse et le désespoir arriver sourdement.
Assise, bouleversée, sur le lit, tenant encore la main d'oncle Kern, j'hurlais dans ma tête.
Il était mort.
Mort !
C'est bon, elle arrivait, elle était là, la douleur, le vide au cœur qui suit toujours la mort.
L'impression que tout s'est effondré, tout l'univers.
Papa, maman, oncle Kern...
Qui encore ?
Quelle est la prochaine personne que j'aimais qui mourra ?
Je fis donc ce que j'avais déjà fait lors du décès de mes parents : me protéger.
Je ne pleurais pas.
Mémé
(Éveil dans Selena Les Lunes Jumelles)
25
1
732
Gouttes D'Amort
La jeune fille marche sur les froides dalles,
Lèvres exsangues, chevelure abandonnée,
Les larmes coulent sur son visage fané.
Elle les essuie d’une main machinale.
Clop
Eternellement perdue, les yeux dans le vide,
Chantant l’amour, chantant la mort, vagabonde
Son fantôme errant et sa triste mélopée,
Coupable d’une bonté d’âme candide.
Clop
Elle est là. Elle s’approche et touche le verre.
Son image apparaît, tremblante, diaphane.
Ses traits fins reflètent une peine inhumaine.
Elle se languit d’un bonheur trop éphémère.
Clop
Elle se retourne, sa robe couleur fumée
Vole. Elle voit la dague dans son dos plantée,
Le sang s’échappe, gouttes d’amour, gouttes de mort.
Elle l’a sauvé, l’homme tant aimé.
Mémé
32
16
812
Mi
La touche effleurée, un doigt seulement posé,
Et pourtant, le charme d'un son, d'une note soudain éclate.
Mi.
Mi brise le silence et résonne doucement dans la salle si sombre.
Il n'y a personne.
Personne n'est là pour écouter cette mélodie qui commence.
Le pianiste inconnu soupire et tire silencieusement le tabouret.
Le mi se fait de nouveau entendre, mais cette fois brodés d'arpèges, qui semblent s'élancer vers le mi sans jamais l'atteindre.
L'artiste ferme les yeux et se livre tout entier à son œuvre.
Ses émotions descendent dans ses mains, les guidant de leur puissance refoulée, donnant vie à des notes passionnées.
La musique, vibrante, s'élève, et remplit peu à peu la salle, chargeant l'atmosphère d'une tristesse et d'une nostalgie infinies.
Mi, la, mi, mi, fa...
Telles des larmes, elles glissent et s'évanouissent dans les airs.
Mais soudain, comme pris de folie, le musicien se met à plaquer avec une rage désespérée des accords aux consonances bouleversées, qui déchirent la salle de leurs désespoir lancinant.
Et tout aussi soudainement, interrompant le chef d'œuvre, il retire ses doigts, comme brûlé et claque avec colère le couvercle sur le clavier.
Le siège est renversé et le pianiste s'enfuit, abandonnant son cœur brisé sur les touches blanches et noires.
22
2
613
Brouillard mélancolique
Le brouillard glisse sur l'herbe mouillée,
La nimbant de sa trouble vapeur.
Les montagnes et ses pentes boisés,
En le voyant frissonnent de peur.
Il dissimule les dangers,
Derrière sa fumée grisâtre,
Et les loups auront beau hurler,
Et le feu brûler dans l'âtre,
Personne ne peut rien contre lui,
Et sa visqueuse matière flottante.
Personne ne peut le chasser,
Les griffes et les crocs le traverseraient.
En vain on le poursuivrait, on l'attraperait, on l'enchaînerait,
Ce brouillard n'est qu'un nuage triste, gorgé de larmes de plomb.
Mémé
23
3
475
Chut
Écoutez le silence des mots,
Qui pénétrent l'âme sans bruit,
Et la bercent de leur saveur.
Écoutez ce calme doux,
Qui rassure doucement l'esprit.
Et le fait frémir lentement.
Écoutez cette absence pleine,
Qui vous entoure, vous embrasse,
Qui vous appelle et vous connaît.
Écoutez cette voix muette,
Absente si l'on ne tend pas l'oreille,
Indiscernable si l'on ne la cherche pas.
Mémé
19
2
398
Rêve de lune
La lune coule ses rayons laiteux par la fenêtre, baignant la pièce d'une lueur irréelle.
L'enfant se retourne dans le berceau, et soupire de satisfaction.
La lune, interloquée, s'approche du petit et le regarde.
Petite bouille aussi ronde qu'elle, teint blanc des nouveaux-nés, abandon propre à l'enfance, il la conquit.
C'est décidé elle l'emporte.
L'astre de la nuit déploie deux traits de lumière et le saisit délicatement contre sa face circulaire.
Elle s'apprête à partir,
mais le plancher sous le berceau craque soudain, dans un fracas qui lui semble épouvantable.
Elle retient son souffle, de peur que le rêve ne se brise.
Mais c'est trop tard, l'enfant ouvre ses yeux lourds de sommeil, et dans l'ignorante innocence juvénile, rit.
Ce doux son de grelots réveille quelqu'un. Une voix rocailleuse se fait entendre, grondante, méchante.
Le petit pleure.
Alors la lune, essuyant une larme, s'échappe par la fenêtre, tel un voleur, abandonnant le rêve d'une nuit.
Mémé
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Le lac tranquille de tes yeux
Epris depuis longtemps de Dame Beauté,
J'ai vu d'immenses forêts
Couvrant des montagnes entières,.
J'ai traversé des plaines
Si arides qu'on les nomme déserts,
J'ai franchi des mers noires,
Aux eaux troubles et bouillonnantes.
J'ai approché un rouge volcan,
Ronflant et vomissant de lave brûlante.
Je suis allé sur le plus haut des plus
Grands des monts de la terre.
J'ai traversé un ravin dangereux,
Aux piques acérées, où l'on s'y perd.
J'ai admiré les paysages glacés du Nord,
Dans la neige éternellement emprisonnés,
J'ai marché dans des grottes,
Labyrinthes aux pièges par milliers.
Je suis passé sous des chutes
Dont on ne voyait ni la source, ni la fin.
Je suis entré dans des palais,
Tout de verdure construits.
J'ai couru dans une savane impénétrable,
Grouillante de lianes et d'insectes luisants.
J'ai parcouru monts et collines,
Pour regarder un chêne d'antan.
Je croyais avoir enfin saisis de mes sens,
Toute la beauté de l'univers.
Mais je n'avais pas encore contemplé,
Ce que je n'aurais pu imaginer,
Le lac tranquille de tes yeux.
La grâce innée de tes mains,
Le charme de ton sourire,
La douceur de ta chevelure.
Mémé
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Sage Chêne
Trônant, majestueux, au milieu de la forêt,
Sage chêne, protégeant sous ton lourd feuillage,
Des fleurs, aussi fragiles que tu es ancré,
Dressant leur si frêle tige dans ce village.
*
Ton large tronc, recouvert d'un vieille mousse,
Que ni les siècles, ni les violentes tempêtes,
N'ont entamé la noblesse, car toujours poussent
Tes bourgeons, tes glands dans leur cupule secrète.
*
Ainsi es-tu, tes racines courant la terre,
Depuis longtemps dans le sol enfouies profondément,
Bravant le feu, la glace, tous les éléments.
*
Mais c'est lorsque tes feuilles, mêlant pourpre et or,
Tel des larmes, glissent, portées par le vent cruel,
Que ta beauté, tout à fait, à moi se révèle.
Mémé
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