Il ne peut s’agir que des catacombes étoilées. Les plus modernes le connaisse comme un cimetière, où les étoiles s’éteignent en paix. Quand leur fin approche, les plus proches de ce lieu y migre pour perdurer l’existence et l’utilité de cet endroit. Cependant les catacombes se trouve assez profondément dans l’univers, qu’il n’existe que très peu de chemins qui y mènent directement. Il faut donc avoir une carte sur soi, ou être une étoile, pour espérer ne pas se retrouver perdu.
« Faites bien attention, prévient Dalakar, bien que ces spectacles soient magnifiques, ne vous approchez pas trop. »
En écoutant le conseil du dragon, tous fouillent l’endroit. Personne ne semble trouver un bâtiment pouvant faire office de prison.
C’est quand beaucoup de personne baissent les bras que les pierres réagissent, une faible lueur colorée s’échappe des cristaux de la sacoche. Anasthasia le remarque, et dit aux garçons ce qui se passe. L’endroit semble être le bon, mais alors, où se trouve cette prison ?
« Fumigène n’est pas assez fou, fait remarquer Dalakar, pour laisser une prison visible.
-Alors elle serait invisible ? Suppose Anasthasia. Donc on peut toujours la trouver avec le toucher ?
-Je doute fort, répond Dalakar, mais si les pierres ont commencé à réagir c’est qu’elles sont forcément liées à la prison. »
Dalakar continue à s’avancer aléatoirement, puis les pierres scintillent de plus en plus ce qui interpelle les deux passagers. Vient le moment où les cristaux brillent de moins en moins. Prévenu de ce phénomène, Dalakar se stoppe, sous le regard interrogé de certains soldats. L’imposant dragon recule, faisant scintiller à nouveau les pierres d’une lueur chaleureuse qui transperce les tâches dont elles sont victimes. Il monte et descend, les pierres ont brillé de moins en moins pour les deux.
Anasthasia eu un tilt. Leur Maitre lui avait déjà parlé d’un sort permettant de se camoufler derrière la réalité. Etant donné qu’elle a été sa secrétaire, avant leur défaite à la guerre, ils leur arrivaient de parler de toutes sortes de sorts. Encore faut-il qu’elle arrive à se faire comprendre. Quand c’est son supérieur qui expliquait, ça semblait plus facile à comprendre.
Elle attire leur attention, et puis commence à leur expliquer son hypothèse.
Anasthasia leur explique grossièrement que la bâtisse pourrait se trouver derrière une espèce de porte, cachée de la réalité à l’abris des regards, comme dans une espèce de dimension parallèle.
Dalakar approuve son hypothèse, Speecosing semble sceptique. Mais la question que le petit dragon se pose c’est : comment trouver et ouvrir cette « porte » ?
C’est là qu’elle montre la sacoche contenant les pierres qui pourraient possiblement les aider, si elles scintillent ce n’est certainement pas que pour faire jolie. Comme l’a dit Dalakar, elles sont certainement liées à la prison ! En revanche ne savant pas quoi faire, elle se tourne vers l’une des prisonnières. La cuve solidement attachée horizontalement, la prisonnière couchée, Anasthasia toque à la vitre pour attirer son attention.
La prisonnière tourne faiblement la tête et la regarde, les yeux à moitiés fermés.
« Dis-nous comment accéder à la prison, demande gentiment Anastasia, s’il te plait.
-D’où tu dis s’il te plait ? S‘emporte Speecosing. Tire les informations par la force ! Si tu continues comme ça tu n’iras pas bien loin dans la vie !
-N’importe quoi ! Se défend-elle. Ça c’est ton point de vue. Donc chut. »
Une voix venant d’une autre cuve vient couper la petite dispute entre les deux êtres.
« Wupfla ne leur dit rien, s’il te plait. »
La concernée tourne la tête vers la source de la voix, ses yeux croisent ceux de l’ainée du quatuor. Elle ne lui répond rien puis contente de regarder devant, avant de fermer les yeux. Wupfla se sent trop épuisée pour s’obliger de répondre. Anasthasia toque à la vitre pour attirer à nouveau son attention, mais l’esprit se contente de l’ignorer. L’ancienne secrétaire soupire en lâchant un « J’aurais essayé ».
Speecosing commence à légèrement perdre patience, il arrache la sacoche d’Anasthasia puis prend l’une des pierres qu’il y’a dedans. Il attrape le topaze cerise, et le sort de la sacoche. La pierre s’illumine de plus en plus, émettant une puissante énergie qui parvient à transpercer complètement les tâches noirs-violettes. Puis un voile se dessine juste devant eux, s’agitant tels les vagues d’un océan.
Surpris, ils ne savent pas quoi faire au début, jusqu’à ce que Speecosing monte sur la tête de Dalakar et l’utilise comme tremplin pour sauter dans le voile emportant les pierres avec lui. À la surprise générale, il le traverse.
Quelques secondes plus tard, il sort la tête et crie à tous les autres
« Venez tous ! Vite ! »
Il rentre à nouveau la tête. Dalakar traverse à son tour le voile avec Anasthasia, suivis par le reste de la troupe. Enfin tous les soldats restants arrivent à leur tour et rejoignent les autres.
Ils font face à un paysage tout autre. Il n’y a pas vraiment de sol, seulement des parties de terres flottantes menant à une imposante bâtisse flottante aussi. Le bâtiment doit faire une soixantaine de mètres de haut, même plus ! Au somment se trouve une énorme cloche dont personne ne sait à quoi elle peut bien servir. Peut-être de décoration ?
Le groupe se dirige, bien évidemment, vers la porte. La plupart saute de pierre en pierre, mais heureusement personne ne tombe. Certains se rendent compte que la bâtisse est plus qu’immense en arrivant devant.
Ils s’attendaient tous à ce que la porte soit difficile à ouvrir, ce qui n’est pas le cas. Dalakar parvient à l’ouvrir aisément. Devant eux se dévoile un grand couloir. En avançant que d’un seul pas les torches accrochées sur les murs s’allument toutes seules.
Ils avancent dans ce long couloir, Dalakar en tête, sans prêter grande attention aux murs et au plafond pourtant décorés. Il leur faut un certain temps avant d’arriver au bout du couloir, qu’ils pensaient plus petit, et de faire face à un escalier. Sur le mur à côté se trouve placardé une pancarte faisant correspondre le nombre des étages au type dominant des prisonniers. Par exemple les prisonniers qui sont de dominance « Feu », sont au cinquième étage.
Leur maitre étant de dominance Spectre, ce qui est logique dans un sens, se trouve au dernier étage. Ils se motivent tous pour pouvoir monter toutes les marches afin d’accéder à l’étage voulu. Il y’a plusieurs centaines de marches avant leur destination finale. Plus ils avancent, plus ils se rendent compte que cet endroit est vraiment abandonné. Aucuns gardes n’ont été désignés pour surveiller la prison en l’absence de Fumigène ce qui est dangereux dans un sens. Font-ils assez confiance en la magie de l’être mystique, pour laisser une bâtisse aussi importante sans surveillance ?
Après une bonne dizaine de minutes à monter ces marches infernales, et après avoir dépassé l’étage des dominants « Ténèbres », ils arrivent enfin à bon port.
« -Nous sommes arrivé, prévient Dalakar
-Merci Cap’tain Obvious, répond Speecosing, on ne le savait pas !»
L’énorme dragon roule des yeux à la suite de la remarque de son équipier, légèrement agacé par son arrogance.
Le couloir est toujours aussi grand qu’en bas, mais le sol est coloré de différente nuance de violet et fushia des couleurs dominantes de ce clan. Ils s’avancent dans l’énorme couloir, regardant les cellules d’autres prisonniers, pour enfin finir devant une énorme porte. De légers bruits de pas venant de derrière cette porte se font entendre, une voix qui devient familière, au fur et à mesure qu’ils l’entendent leur parvient aux oreilles
« Vous voilà donc, vous vous êtes débrouillés sans ce miséreux finalement. Je suis fière de vous.
-Merci Maitre, remercie Anasthasia au nom de tous avant de continuer, mais nous…
-Je sais, vous n’avez pas réussi à attraper les deux derniers. J’aurais voulu qu’ils soient là, pour assurer la réussite. Je suppose que nous devons faire sans et espérer que cela marchera quand même.
-Jamais tu ne seras libre, proteste l’une des prisonnières, il est hors de question que toute notre puissance t’aide à te libérer ! Assume ta place ici… »
Un rire s’élève dans le silence que cela a laissé, ce rire à l’allure malsaine met mal à l’aise les prisonnières, surtout Wupfla la plus jeune mais aussi la plus réceptive. Elle tremble, quelle horrible sensation il produit.
Elles se demandent bien ce qu’il y’a de drôle dans ce que l’une d’entre elles a dit.
« Au vu de ta situation, répond le Maitre des Spectres, tu n’es pas la mieux placée pour dire quoique soit. Dis-moi, tu sais ce qui arrive quand des âmes corrompues telles que les nôtres touchent vos pierres, non ? »
Aucune réponse de la part des prisonnières. Elles se contentent juste de mal regarder la porte et de serrer les poings, une colère grandit dans chacune d’elles mais qui en contrepartie les affaiblies.
« Votre silence en dit long, continue le Maitre, je sens une petite tension dans l’air aussi. Passons. Vos mondes sont en train de mourir, les habitants de vos mondes sont mourants par votre faute ! Je vous conseille d’être coopératives mesdemoiselles. »
Il laisse une petite pause avant de reprendre. Ce silence bien que court, semble pesant tellement que ce qui est abordé est grave et sensible.
« Séréphina, Wupfla, reprend-il d’une voix plus douce, ne prenez pas l’exemple de votre grande sœur Ziaréna. Ce serait dommage. »
Depuis avant il touche une corde sensible. Des milliards de créatures sont en train de souffrir jusqu’à l’agonie. En tant que gardiennes elles ne peuvent se permettre de laisser souffrir des êtres, qui de plus habitent un monde qu’elles sont censées protéger.
La décision est dure à prendre : coopérer et assurer la survie de leur monde mais libérer un dangereux personnage qui a une profonde amertume contre l’Homme ? Refuser et prendre le risque de perdre trois mondes, des milliards d’êtres mais assurer à l’humanité une protection contre les Spectrale ?
Dans tous les cas, il y’a un inconvénient. Le plus dur c’est de choisir qui sacrifier : les Hommes, ou leurs protégés ?
Une petite voix s’affirme parmi le silence pesant
« J’accepte de t’aider. »
Tous les regards, que ce soient des esprits prisonniers ou des Spectrales, se posent sur la propriétaire de ces paroles. Tandis que la sombre voix, de l’autre côté de la porte, lui répond avec un sourire que personne ne peut constater.
« Très bon choix. »