« Mais où sont les autres, demande Simon ?
-Très bonne question mon cher, répond Molty »
Ils regardent Mamie Madeleine qui observe plus attentivement ce qui les entoure. Elle regarde le ciel, mais constate qu’il s’agit finalement d’un plafond. Elle s’avance jusqu’à une intersection et remarque qu’il s’agit d’une espèce de long couloir
« Aucune porte, parle-t-elle à voix basse, pas de ciel, et de longs couloirs semblant interminable. Etrange…
-Il faut retrouver les autres d’urgence ! Presse Simon
-Voyons, intervient Molty, si nous sommes séparés du reste du groupe, le reste du groupe doit l’être tout autant ! »
Simon regarde autour de lui.
« Les serpents ne sont pas ici ! »
Les deux autres regardent aussi autour d’eux, constatant qu’ils sont bel et bien absents
« Il faut absolument les retrouver, dit très clairement Madeleine, même s’ils sont capables de se défendre seuls la situation est trop dangereuse pour se retrouver disperser n’importe où !
-Qu’attendons nous alors ? Demande Molty avant de s’affirmer. Il faut y aller ! »
Il regarde les deux directions qui s’offrent à eux et leur demande laquelle des directions ils devraient prendre. Madeleine leur propose de continuer à sa droite, pour aucune raison particulière mais il faut bien se diriger quelque part après tout.
Etant mis d’accord, ils commencent à marcher prudemment à droite. Ils restent bien ensemble, et ne se séparent pas.
Ils sont sur le qui-vive, ne savant pas ce qui pourrait se profiler à leur encontre. Ils sont sur une terre inconnue et qui plus est sans rien pour pouvoir savoir où ils sont exactement.
C’est avec le cœur lourd qu’ils s’engouffrent de plus en plus dans le piège auquel ils sont prisonniers, un grognement audible les interpelle, il est faible mais bien existant.
Simon stoppe ses camarades leur disant de ne pas bouger pour éviter de faire des bruits parasites.
Le grognement résonne à nouveau, et il semble de plus en plus fort. La source semble alors se rapprocher de plus en plus.
Madeleine tire les deux garçons en arrière, rebroussant vite le chemin. Elle se stoppe un instant, prenant la canne de Molty
« Mais….
-Désolé mon garçon, chuchote-t-elle, mais nous devons être discret ! »
Elle se tourne vers Simon et lui fait signe vers Molty. Il ne comprend pas tout de suite, mais pour être sûr il montre Molty en ramenant sa main à son dos. Madeleine hausse la tête en souriant.
Simon et Molty se regardent, puis le brun se baisse pour laisser ce dernier monter sur son dos. Le gentleman est bien gêné de devoir monter sur le dos de son ami, c’est non seulement très gênant mais il n’a pas envie de lui casser le dos.
« Aller Molty. Presse Madeleine
-Mais je ne peux pas monter sur son dos, se défend l’adolescent, ça ne se fait tout simplement pas !
-Shhhh moins fort, chuchote la dame fortement, il ne faut pas que l’on se fasse repérer. Si ce n’est pas déjà fait. Ecoute Molty si tu montes sur le dos de Simon ça fera moins de bruit que ta canne car avec elle s’est comme ci tu nous offrais en plateau d’argent à cette créature
-Mais, commence à contester Molty avant que Simon ne lui coupe
-Il faudrait être de préférence en vie pour sauver Mumu. »
Cet argument réussi à désarmer Molty qui baisse la tête, un peu honteux ;
« Et puis elle t’apprécie bien à ce que j’ai vu. Tu ne peux la décevoir »
Et lui non plus.
Molty hoche la tête, lui aussi il l’apprécie bien, même beaucoup. Il sait qu’il veut la sauver à tout prix ! Décidé, il s’avance vers Simon, posant ses mains aux épaules de ce dernier. D’une petite impulsion, Simon parvient de justesse à attraper les jambes de son congénère et à la hisser bien sur son dos.
« Je ferai attention ne t’inquiète pas, rassure Simon »
L’adolescent regarde Mamie Madeleine, puis ils continuent d’avancer à pas de souris. Mais en même temps un nouveau grognement se fait entendre, et il parait encore plus proche. Simon s’arrête et regarde Mamie Madeleine qui lui fait signe de continuer.
Plusieurs centaines de pas de souris plus tard, un nouveau grognement fait écho et paraissant plus loin que la dernière fois. Simon et Molty inspire profondément mais Madeleine se tourne vers eux leur faisant signe de ne faire aucun bruit. Les adolescents expirent doucement par la bouche, sans aucun bruit.
Continuant à avancer, ils remarquent que cela fait un bon moment qu’il n’y a plus d’intersection dans le couloir qu’ils empruntent. C’est très dangereux, car s’ils se font courser ils auront du mal à échapper au regard du poursuivant. Et s’il s’avère qu’ils sont plus lents que lui, cela risque de mal se finir.
Ils sont conscients de cela mais restent le plus silencieux possible. Leur cœur bat de plus en plus vite, la peur de se retrouver nez à nez avec un danger les hante.
Ils finissent par faire face à un profond fossé. La distance qui les sépare de l’autre côté est trop grande pour qu’ils puissent sauter. Ils sont bloqués.
Madeleine peste à l’intérieur, alors qu’un nouvel hurlement s’entend non loin d’eux. La visite risque d’être imminente et désagréable.
« Il faut trouver un moyen de traverser ! s’exclame Simon »
Un deuxième hurlement s’entend, et il est plus fort. Molty commence à gigoter sur le dos de Simon, il n’est plus trop à l’aise et demande à descendre. Simon tente de le rassurer et de le convaincre de rester sur son dos. Cela parait bizarre sur le coup, Simon n’est pas du tout dérangé de porter Molty sur son dos. C’est même quelque chose qu’il préfère dans le sens où s’il y’a quoi que ce soit ils ne seront pas retardés par les problèmes de Molty.
Il se sent utile en quelque sorte et au moins il fait quelque chose de bien en lui rendant service, lui qui a échoué dans la protection de Mumu, celle qu’il considère comme sa chère petite sœur.
Molty sent bien dans sa voix que quelque chose semble le tracasser. Il lui tapote doucement l’épaule comme pour le rassurer.
Des bruits de pas commencent à s’entendre, leur fréquence est élevée comme si le propriétaire de ce bruit courait. Et puis sans prévenir, plus rien. Le silence est redevenu maitre de la situation.
Ils se regardent tous les trois, leur corps faisant toujours face au fossé infranchissable, avant de se tourner doucement et de faire face à deux paires d’yeux dans une obscurité régnante dans le couloir. La créature leur hurle dessus, les garçons commencent à crier.
Madeleine les tire avec elle dans le fossé. Ils tombent tous les trois dans les profondeurs du piège dont ils essaient de s’échapper, les garçons crient plus fort effrayés par l’atterrissage qui va faire très, très, mal.
La créature s’arrête au bord et leur hurlent dessus. Elle ne semble pas déterminer à sauter les poursuivre. Les corps humanoïdes de ses proies disparaissent dans l’obscurité profonde du gouffre semblant interminable…