« Tu ne peux pas faire ça Wupfla, peine à dire la plus âgée
-Mais je ne peux pas laisser tous mes amis souffrir, s’explique-t-elle, jamais je ne pourrais me le pardonner. Les humains ont bien survécu à la première guerre. Pourquoi ils ne survivront pas à une deuxième ?»
Elle marque un point, mais elles ne peuvent pas être les complices de la libération de ce malfrat ! Comment leur père, Maitre des Anges, pourrait leur pardonner un tel affront ? Bien que leur paternel se soit toujours montré sage, compréhensif, il y’a bien une limite à cela.
Si le prisonnier sort, les humains seront en danger. Encore plus qu’a première guerre. La vie de ces parasites terrestres est-elle plus importante que la vie des créatures habitant leur monde, et qui travaillent avec eux ? Pourtant, malgré ce que les êtres humains peuvent se faire entre eux, ou à d’autres êtres vivants, leur vie compte tout autant.
La vie est une aventure unique, aucune ne se ressemble, il s’agit d’un cadeau qu’il serait bête de gâcher.
La deuxième plus âgée, Séréphina, finit par suivre la plus jeune, cédant à ce dilemme, ne voulant pas non plus que les habitants de son monde souffrent éternellement. Ziaréna tient toujours tête essayant de les résonner à propos de leur choix.
« On ne peut pas se permettre qu’ils fassent du mal aux humains, ni que ça reparte en guerre !
-Les humains sont ma troisième priorité, répond le maitre, j’ai d’autres choses à faire avant. Et le temps que je les termine, je pense qu’après on pourra se battre de nouveau convenablement à ce propos. »
Ça ne la convainc pas du tout, mais ce n’était pas le but. Il n’a juste dit que sa stricte vérité. Ziaréna ne s’attarde pas vraiment sur ses paroles, c’est un méchant après tout. Puis quand il aura fini ce qu’il veut faire, il va falloir tout de même défendre les humains. Il a clairement explicité cela.
Une très jeune humaine a failli se faire tuer par lui, si un jeune ange n’était pas intervenu lui sauvant la vie au détriment de la sienne. Par chance il a pu s’en remettre, mais il est toujours autant affaibli malgré les années passées. Cet acte de bravoure eu tellement d’effet, qu’elle a permis la réécriture d’une des lois les plus importantes des Capitales : « Aucun Ange, aucun Démon, aucun Spectrale, ou tout autres Métacréatures n’est autorisé à approcher les humains à moins d’un mètre cinquante, sauf si sa vie est menacée par un évènement surnaturel à ces yeux. »
Ziaréna n’a pas envie que des confrères anges ou démons risquent leur vie à protéger les humains parce qu’elles l’ont aidé à s’échapper. Le regard de ses sœurs sont pesants, la pression augmente. Elle baisse la tête, soupirant, puis répond.
« C’est toujours non. »
Les Spectrales soupirent à leur tour et deviennent très impatients. Elle relève la tête déterminée et frappe la paroi de la cuve.
« La vie de nos amis est certes importantes, crie Ziaréna de toutes ses dernières forces, mais celles des humains l’est tout autant. Nos amis surveillent les humains, ils sont voués tout comme nous à leur survie. Les humains peuvent certes êtres ignobles dans leurs actes mais ce n’est qu’une jeune espèce qui doit encore tant apprendre pour mieux se cerner ! Et c’est notre devoir de veiller sur eux, non seulement sur les Legenheimois mais sur tous les autres, qu’ils croient ou non à notre existence ! Le plus important n’est pas forcément qu’ils croient en nous, mais que nous veillons sur l’œuvre de la volonté en sachant pertinemment qu’elle nous a choisis, nous, en tant que gardienne, alors que cela aurait pu être d’autres existences. Si elle nous a choisi nous, c’est qu’il y’a une raison mais certainement pas parce que nous baisserons les bras à la moindre difficulté ! Elle nous fait confiance, nous ne devons pas la décevoir. »
Séréphina et Wupfla se regardent puis hochent la tête
« Je comprend que vous vous inquiétez pour nos amis, continue Ziaréna faiblement, mais les humains peuvent mourir et tout perdre, contrairement à eux. Et ils sont plus forts que ces imbéciles ! »
Elle fait plutôt référence aux Spectrales sur le coup. Les deux sœurs regardent leur ainée et lui sourient
« Il est vrai. Répond Séréphina. Nous sommes désolés.
-Finalement on refuse ! Rectifie Wupfla avec un petit sourire. »
Ziaréna regarde ses sœurs avec un grand sourire, puis ensemble elles disent.
« Nous refusons d’aider un sauvage à s’échapper dont l’un de ses buts est de détruire la race humaine, qui de plus est sa propre…
-Je vous interdit, coupe violemment le prisonnier, de terminer cette phrase ! Je ne suis plus affilié à ces traitres, ces pingouins !
-De toute manière, termine Speecosing, que vous le voulez ou non, vous serez obligée à nous aider. Ça fera juste un peu plus mal que si vous aviez coopéré… »
Le dragon donne les deux pierres restantes à Anasthasia et à un soldat. Les cuves sont disposées pour que chacune fait face à la noble porte de la prison. Ceux possédant les pierres dans leur main s’avancent devant les cuves où se trouve la propriétaire de la pierre qu’ils tiennent.
À cet instant, près de leur propriétaire les cristaux commencent à s’illuminer se débarrassant de presque toutes les tâches qu’elles avaient. Speecosing désigne trois soldats.
Une fois fait il demande à ces trois compagnons de se placer devant la porte et que chacun lance continuellement une attaque sur une seule pierre.
Les pierres commencent à scintiller de plus en plus fort, les soldats s’arrêtent après plusieurs secondes à cause de la fatigue. Après une grande intensité d’attaque reçue, les pierres libèrent un important faisceau lumineux de leur couleur qui se dirige vers la porte. Les soldats se hâtent pour esquiver ces faisceaux lumineux qui frappe de pleins fouet la porte en la faisant trembler. Un voile mauve brun peut être visible, montrant que cette porte est protégée par un sort.
Les faisceaux d’énergie légendaire se croisant au bout dégagent une incroyable puissance ainsi qu’une puissante lueur. Sans prévenir, une lumière des plus éblouissante engloutit tout le couloir, arrachant des cris à certains.
La lumière faiblit de plus en plus révélant tout le groupe allongé par terre, la lumière les a plus ou moins blessé. Anasthasia est inconsciente, Dalakar peine à se lever et Speecosing tremble en essayant de se remettre debout. La plupart des soldats à terre sont aussi inconscients, d’autres essaient de se lever aussi.
La porte, sur laquelle les faisceaux étaient dirigés, s’ouvre doucement dévoilant un jeune homme à la peau blanche comme neige. Il possède au poignet gauche une espèce de menotte, dont la deuxième est visible sur le sol un peu plus derrière lui.
Il s’avance en dehors de sa cellule, observant ses hommes et femmes à terre. Il ouvre légèrement ses bras comme s’il voulait étreindre une personne. Il arque un grand sourire
« Je peux que vous féliciter, vous avez réussi ! »
Speecosing, en entendant la voix du Maitre de son clan, force son corps à se lever plus vite et se dirige vers le prisonnier libre.
« Maitre, bégaie-t-il
-Ne bouge pas, ordonne le Maitre des Spectres, je vais libérer les autres. Il serait dommage que je te blesse si tu bouges trop. »
Le chef ferme les yeux, il fait le vide dans son esprit. Quand il rouvre les yeux, ces derniers s’illumine d’une couleur violette. Des flammes violettes nuancé de fuchsia apparaissent tout autour de lui. D’un coup de bras ces mêmes flammes se déchainent sur les cellules du couloir.
Le sort de ces cellules est beaucoup moins puissant que celui qui a scellé sa porte et est donc plus facile de l’annuler. Les flammes s’amenuisent peu à peu jusqu’à ce qu’elles s’éteignent, sous le regard ébahit de certains.
Les portes des cellules s’ouvrent, les prisonniers sortent tous de leur prison à quatre murs à part un. Le chef fronce les sourcils, puis s’interroge en voyant une petite créature de lumière sortir de la cellule où il pensait voir quelqu’un d’autre franchir la porte.
Il grimace quand la créature s’approche de lui en le fixant de ses yeux complètement blancs, commençant à légèrement s’énerver. Viens le moment où sa patience est entièrement consumée, il frappe avec son pied la créature de lumière qui s’envole dans le couloir en lâchant un petit couinement avant de retomber et de se transformer en une flaque dorée teintant vers le blanc
« Shadehowl, sort de cette cellule ! »
La flaque de lumière s’évapore en de petites particules volatiles. Une grande créature ressemblant fort à un dragon mais sans écailles sort de cette cellule. Il a la peau sur les os, une bonne partie de sa tête est à nu, sans peau et donc le crâne à découvert.
La créature rentre en contact visuel avec son maitre, ses yeux jaunes rencontrant les yeux rouges de son supérieur. Tout en continuant à établir ce contact, il dit d’une manière décontractée et insolente
« Désolé, j’ai cru que c’était une blague.
-Tu as cru, le chef monte le ton, que mon évasion était une blague ?! »
Personne n’ose s’interposer, restant spectateur de ce moment à l’atmosphère tendue. Shadehowl rajoute une couche en répondant à son supérieur d’une manière franche
« Oui. »
Le Maitre des Spectres s’approche de lui, d’un pas lent. Il ne se presse absolument pas. La manière dont il marche, laisse supposer un affront entre ces deux personnages. Le cœur des soldats spectateurs bat de plus en plus, des frissons parcourent le dos de certain. Ils ont peur pour leur camarade. Ils redoutent l’issus de son insolence et de sa témérité.
Arrive le moment où ils se font face, la distance entre eux est ridicule. Maintenant toujours le contact visuel, le supérieur hiérarchique finit par dire.
« C’est bien de te méfier, imagine si ça aurait été du bluff pour se foutre de ta gueule. »
La tension redescend d’un coup, certains rient pour se détendre d’autres se contentent de d’expirer profondément. Shadehowl les dévisage mais ne fait aucune remarque.
Ensuite le jeune Maitre se dirige vers Anasthasia, toujours au sol. Il s’agenouille près d’elle et pose sa main sur sa tête, elle ne réagit pas. Il est indéniable que l’explosion lumineuse l’a mise K.O.
« Ma chère Anasthasia, soupire-t-il, je suppose que quand on reviendra dans notre monde je ne pourrais pas boire tout de suite ton bon café… »
Il se lève et ordonne que les personnes qui sont encore à terre soient portées. Il presse ses hommes et femmes. Il faut savoir qu’il n’y a pas que les personnes de la gente masculine qui combattent, ce serait bien triste, ce sont cependant eux qui se font le plus remarquer en général.
« Nous allons rentrer chez nous et retrouver ceux qui n’ont pas pu s’échapper à temps, prisonnier de notre propre monde
-Et les esprits, demande Speecosing, on va en faire quoi ? »
Il se tourne regardant un à un les cuves, réfléchissant au sort des prisonnières. Il a complétement oublié leur existence le temps de quelques minutes. Il arrive finalement à une conclusion des plus simples.
« Laissons-les ici, ordonne-t-il, elles sont trop faibles pour nous servir à quelque chose d’autres, à part nous ralentir et nous causer des soucis. Cependant donnez-moi les pierres… »
Aussitôt demandé, aussitôt donné. Une fois les pierres en main, la sombre aura animant ce personnage noircit totalement les pierres à son plus grand bonheur.
Une fois totalement noire, il se rapproche de son ancienne cellule et les jette à l’intérieur. Les pierres volent à différents endroits de la pièce claquant plusieurs fois sur le sol, laissant un écho de plus en plus faible se propager.
La scène se déroule dans un profond silence, alors que les derniers soldats finissent par porter les dernières personnes à terre.
« Vous pensez réellement, dit le maitre en se tournant vers ses soldats, qu’on allait leur redonner gentiment les pierres ? Sachez que dans ce monde, il ne faut faire aucune preuve de pitié ! Soit, nous sommes les vainqueurs, soit nous sommes les vaincus. »
Il laisse un petit moment de silence avant de reprendre, se tournant d’un coup vers le groupe en levant son poing l’air déterminé.
« Nous, serons les vainqueurs ! »
Tous esquissent un sourire en levant les poings, pattes, ailes, en l’air criant à l’unisson. Le Maitre tape des mains pour apaiser les hurlements.
« Dépêchons-nous de sortir, dit-il, avant que la cloche ne sonne ! Elle ne devrait pas tarder ! »
Il s’approche de Shadehowl, ce dernier se baisse et laisse monter son Maitre sur son dos. Il court dans le couloir suivit par le reste de la troupe, dévalant les escaliers comme rien.
En traversant la grande porte d’entrée, le gong d’une cloche résonne dans l’ensemble de la dimension. Le son est tellement puissant qu’il traverse la dimension parcourant les profondeurs de l’espace pour atteindre le Royaume des Lumière et des Ténèbres. Par suite du gong de la cloche ces Royaumes deviennent en alerte face à la situation et se préparent pour faire face à la situation. Jamais ils n’avaient entendu ce son.